« Cette année nous avons montré quatre films très intéressants – continue Zlatina Rousséva. – Mon coup de cœur est « Le capitaine et son pirate », conçu sur un fait réel. Il s’agit d’un navire allemand capturé par des pirates somaliens. C’est un film sur les relations compliquées entre deux mondes tout à fait différents, entre le capitaine et le chef des pirates. C’est pour la première fois qu’un film étudie le sujet et essaye de montrer quels sont ces terroristes et leurs motivations. »
Un autre film, très intéressant et emblématique selon la réalisatrice, est le film belge « Ion ». Il raconte la vie d’un immigré roumain à Bruxelles. Comme la plupart des personnes aveugles, Ion développe une ouïe exceptionnelle, grâce à laquelle il pénètre dans le système des écoutes dans les cas de crimes, par exemples les crimes économiques. C’est un film qui traite aussi le problème moral – à quel point on a droit d’entrer dans l’intimité des gens. Le film iranien « Le chauffeur et le renard » est dans un tout autre registre – il est curieux et très drôle. Son héros principal adore les animaux et sacrifie tout pour faire des films avec eux. Et le 4e film vient des Pays-Bas. Il s’appelle Wavumba et nous rappelle Le Vieil Homme et la Mer d’Ernest Hemingway.
« C’est l’histoire d’un vieux pêcheur africain dans un environnement changeant, quand la biodiversité commence à disparaître, malheureusement à cause de la pêche insensée des grandes compagnies qui laisse en effet la plupart des pêcheurs sans travail. C’est un vieillard qui vit avec son mythe des énormes requins attrapés par lui-même, et qui est dans l’attente d’attraper de nouveau le grand requin vers la fin de sa vie. C’est une métaphore très forte, une très belle œuvre. »
Actuellement Zlatina Rousséva travaille sur un film d’auteur. « C’est un film sur la mémoire, sur les choses qui se sont passés le siècle dernier. Sur tous les cataclysmes graves que l’Europe a vécus et que, il paraît, nous avons vite oubliés. Le monde a énormément changé. Moi, je considère, que sans connaître notre passé, nous n’avons pas d’avenir. Ce film est un message à la jeune génération. Car je pense, qu’il est très important que les jeunes connaissent l’histoire » - dit en conclusion Zlatina Rousséva.
Version française: Sia Karaguiozova
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