A peine quelques heures avant le début des quatre jours fériés à l’occasion de l’Indépendance de la Bulgarie, les autorités à Sofia ont pris une importante et coûteuse décision – rembourser sans délai à la Russie 400 millions d’euros sur une dette totale de 630 millions pour des équipements destinés à la deuxième centrale nucléaire de Béléné. Il s’agit plus spécialement de deux réacteurs nucléaires commandés il y a 10 ans qui devaient équiper cette centrale qu’on devait construire et qui par la suite a été abandonnée après un référendum national et sur décision du Parlement. Les personnages principaux dans cette affaire sont deux compagnies – la Holding énergétique bulgare d’Etat (HEB) et la russe Atomstroyexport, également propriété de l’Etat. Après le veto de l’Assemblée nationale bulgare sur la construction de la centrale nucléaire, on ne sait pas très bien si quelqu'un a demandé aux Russes d’arrêter les travaux ou si à cette époque il n’était déjà pas trop tard pour suspendre la construction des réacteurs nucléaires. Quoi qu’il en soit, mais les Russes ont fabriqué les installations commandées et demandent qu’ils soient payés avant de les livrer. Oui, mais Sofia rechigne car ces réacteurs ne lui sont plus nécessaires et personne n’en veut plus. Un tribunal arbitral international s’est prononcé sur l’affaire au début de l’été en faveur de la plainte d’Atomstroyexport et il a condamné la Bulgarie à lui payer 620 millions d’euros plus des intérêts de 167 mille euros pour chaque jour de retard.
C’est en réalité le deuxième incendie financier qui se déclare dans la Holding énergétique bulgare cette année et qui concerne en premier lieu sa filiale la Compagnie nationale d’électricité (CNE). En avril, par manque de fonds propres, la Holding s’est vue contrainte d’emprunter à un groupe de banques internationales 525 millions d’euros pour rembourser ses dettes vers les deux centrales thermiques électriques américaines en Bulgarie. Mais cette « dette américaine » a rendu pratiquement impossible d’obtenir si vite après un nouveau crédit pour rembourser la « dette russe ». Car il n’y a pas de banque digne de ce nom et suffisamment respectable qui jugerait possible une semblable aventure de haut risque sans garanties de l’Etat. Mais ces garanties exigent la permission de Bruxelles et il y a par ailleurs une loi spéciale bulgare qui établit un plafond bien défini de la dette publique. Heureusement et pour le bonheur des dirigeants du secteur énergétique bulgare, le gouvernement avait mis de côté dans le budget public pour cette année de considérables réserves à la veille des tests de résistance des banques qui auraient pu révéler des problèmes financiers et auraient demandé l’intervention de l’Etat pour sauver des banques en difficultés. Tel n’a pas été le cas et les résultats des stress-tests des banques sont réconfortants. A la différence du secteur énergétique où les plombs financiers ont subitement sauté. Le dos au mur face aux intérêts mortels et le danger de voir la Holding énergétique déclarée insolvable et en faillite, le gouvernement et le Parlement à Sofia ont décidé de bourse délier pour qu’on paie partiellement les réacteurs nucléaires inutiles et ensuite se casser la tête quoi en faire. Il s’agit dans ce cas d’une évidente aide de l’Etat à une société à but lucratif et sans le feu vert de la part de Bruxelles, l’octroi de ce soutien coûtera à la Bulgarie de solides sanctions financières. Mais les eurocrates de Bruxelles n’ont pas la réputation d’agir vite et dans ce cas on estime qu’ils auront besoin d’environ deux mois pour se remuer les méninges. Or, chaque mois de retard coûte à la Bulgarie un demi-million d’intérêts.
Que va faire pendant ce temps la Holding énergétique bulgare pour laquelle le danger de se voir balayée par l’avalanche des dettes devient de plus en plus réel ? Pour illustrer l’échelle du problème, nous signalerons que les “dettes électriques » bulgares dépassent les budgets annuels des deux ministères «armés » - celui de la Défense et celui de l’Intérieur pris ensemble. Les premiers versements sur le crédit «américain » doivent commencer avant la fin de l’année, l’enveloppe financière que l’Etat a débloquée pour rembourser la dette « russe » bien que ne prévoyant pas des intérêts, est tout de même un crédit qui devra tôt ou tard être remboursé également. Il existe d’autre part une autre dette à demi oubliée de 90 millions d’euros vers la centrale nucléaire de Kozlodouy. Dans le même temps la production d’électricité et la consommation diminuent progressivement, les exportations sont instables et hésitantes. Tout cela a des répercussions au niveau des recettes de la Holding énergétique et personne ne saurait dire jusqu'à quel moment les mesures urgentes de sauvetage seront en mesure de tenir debout le colosse électrique bulgare. D’autant plus qu’il devra très prochainement trouver encore 2.7 milliards d’euros pour la destruction et le démantèlement complet et final de tout autour des 4 anciens petits réacteurs nucléaires de Kozlodouy qui sont hors de service depuis déjà plusieurs années mais qui ne sont pas encore totalement sécurisés.
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