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Quand le théâtre devient la scène d'affrontements violents...

| Modifié le 08/11/24 à 12:27
Photo: BTA

La pièce de George Bernard Shaw "L'Homme et les Armes", mise en scène par John Malkovich et jouée au Théâtre national "Ivan Vazov" le jour du 139e anniversaire de la bataille de Slivnitsa, a suscité l'indignation de centaines de Bulgares qui ont manifesté devant le théâtre exigeant que le "spectacle à scandale" soit immédiatement retiré de l'affiche. Selon des organisations patriotiques, la pièce serait une provocation qui entacherait le nom d'Ivan Vazov, visant à noircir et humilier l'image des Bulgares et la mémoire des héros de la Guerre serbo-bulgare. La tension est montée et des affrontements ont eu lieu entre les forces de l'ordre et les manifestants. Quant à la pièce de théâtre, elle a été jouée devant une poignée de spectateurs et de journalistes.


Aux dires du directeur du Théâtre national Vassil Vassilev, il est "honteux en 2024 de réclamer la censure". Intervenant à la TV publique, Vassilev a indiqué avoir fait l'objet de pressions pour que la pièce soit censurée, ce qui est inadmissible. Concernant la mobilisation devant son théâtre, il a déclaré : "Je suis allé en paix vers les manifestants, les appelant à autoriser que le spectacle soit joué avant de se prononcer. Il faut avoir vu un spectacle avant de dire s'il y a lieu d'une provocation ou pas".

John Malkovich

Quant à John Malkovich, il a déclaré devant des journalistes avoir proposé cette pièce car il estimait qu'il s'agit d'une "histoire charmante et amusante, et je reste toujours de cet avis", avant d'ajouter : "Nous vivons des temps bizarres. Ils sont de plus en plus nombreux ceux qui se plaisent à censurer dès lors que quelque chose ne leur plaît pas. Je n'ai pas le droit de censurer, même les contestataires, mon travail consiste à mettre en scène".


Alors qu'il voulait assister au spectacle, le cinéaste d'animation Théodore Ushev s'est fait tabasser par des manifestants en colère.
Lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, Stanislav Balabanov, député d'ITP, a réclamé la démission du ministre de l'Intérieur, Athanas Ilkov et du directeur du Théâtre national, Vassil Vassilev. A ses dires, les forces de l'ordre n'ont pas réussi à gérer correctement la situation, alors que le directeur du Théâtre national n'aurait pas dû choisir la date du 7 novembre pour la première représentatation de la pièce. Stanislav Balabanov a aussi indiqué qu'il ne justifiait pas l'agressivité des manifestants. De son côté, Tochko Yordanov a précisé que les gens avaient le droit de protester, mais que souvent l'art servait de couverture à des visées politiques et des actes malveillants. Le Théâtre national qui est une institution publique porte la responsabilité de la conscience nationale des Bulgares. En ce sens, son directeur, aurait dû penser à la date du 7 novembre et les commémorations de la bataille de Slivnitsa. Tochko Yordanov a aussi indiqué que dans la pièce on présentait les Bulgares comme des couards. "Si les Bulgares avaient manqué de courage, ils auraient perdu la Guerre bulgaro-serbe et la réunification de la Bulgarie n'aurait pas eu lieu", a souligné Yordanov.
Suite aux affrontements d'hier, le Parquet s'est saisi de l'affaire, après la publication des images sur les tentatives de donner l'assaut du Théâtre national "Ivan Vazov". 






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