La Bulgarie demandera une indemnisation à la Libye ce qui ne l’empêchera pas d’aider le nouveau pouvoir en place…

Publié le 07/09/11 à 11:09

La Bulgarie prêtera son concours à la Libye lors de la formation des forces de police

Photo: ЕPА / BGNES

La Bulgarie réclamera des indemnisations à la Libye pour ses 5 infirmières injustement condamnées et maintenues en prison pendant des années, mais aussi pour le gros manque à gagner de ses concessions sur les gisements de pétrole qu’elle a mis en valeur, mais elle attendra que la situation dans la Jamahiriya se stabilise. L’Etat bulgare est en droit aussi de réclamer à la Libye une dette de 130 millions de dollars, ce qui ne l’empêchera pas de soutenir le nouveau pouvoir en envoyant des équipes médicales, des militaires, des ouvriers du bâtiment et des experts qui seront chargés de la formation des nouvelles forces de police. C’est ce qu’a déclaré le premier ministre bulgare Boyko Borissov à Paris lors de la conférence des « amis de la Libye » et d’ajouter : « Il appartient au Conseil national de transition libyen (CNT) de rembourser à la Bulgarie la dette de 56,6 millions de dollars, annulée sous la pression en 2007, mais que l’Etat bulgare est en droit de réclamer à la Libye. A l’époque, cette transaction a été qualifiée de succès, car nos infirmières ont pu rentrer au pays, mais Kadhafi a exercé un racket sans précédent. Au total, la libération de nos compatriotes a coûté plus de 130 millions de dollars à la Bulgarie ».

Les explications de Vessela Tchernéva, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Bulgarie :
« Lors de notre dernière visite à Benghazi, bien avant que le Conseil national de transition prenne le pouvoir à Tripoli, il était clair que le système de la santé publique libyenne était totalement anéanti. Toutefois, nos partenaires sur place ont souligné l’énorme contribution de la Bulgarie pour que leur pays dispose d’hôpitaux modernes avec un équipement performant, et ont insisté pour que les médecins et les infirmières bulgares reviennent travailler en Libye. Ils ont aussi demandé à ce qu’on leur livre des médicaments. Pour ce qui est du contingent de policiers, la Bulgarie a l’expérience de pareilles missions qu’elle a déjà menées dans les Balkans, en Bosnie, en Irak ou en Afghanistan. L’important c’est d’éviter les désordres et les attentats terroristes. »
Malgré la tragédie des 5 infirmières bulgares, la Libye demande toujours du personnel médical à la Bulgarie :

« Le ton de nos partenaires libyens a été très sincère. Ils pensent vraiment que l’aide de la Bulgarie à leur système de santé est primordial. D’ailleurs, ils ne cachent pas leur désaccord avec les accusations montées de toutes pièces par Kadhafi contre nos infirmières et ils espèrent que l’ouverture des archives secrètes de l’époque rétablira la vérité sur l’innocence de nos compatriotes. »
La Bulgarie a participé aussi à la construction de nombreuses infrastructures en Libye…
« Effectivement, nous avons construit pas mal d’hôpitaux, de routes, nous avons même gagné des concessions sur des gisements de pétrole. C’était une période très faste dans nos relations bilatérales, au début des années 90 du siècle dernier, qui a laissé des traces sur les infrastructures de la Libye ».
En effet, en vertu d’un accord intergouvernemental, la Bulgarie possède les droits sur l’exploitation de deux gisements de pétrole, mis en valeur par des spécialistes bulgares. Leur capacité est évaluée à 30-40 millions de tonnes de pétrole. L’Etat bulgare a investi 200 millions de dollars dans les concessions, mais le régime de Khadafi a fait barrage à leur exploitation. Aujourd’hui la Bulgarie a tous les droits de réclamer ce qui lui est dû.

Version française : Sonia Vasséva

По публикацията работи: Tania Harizanova

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