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L’économie souterraine en pleine expansion…

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Photo: BGNES

Tout pays, quel qu’il soit, souhaiterait que son économie souterraine soit aussi réduite que possible, que les entreprises tournent à plein régime, engrangent des bénéfices et alimentent  les caisses de l’Etat. Le problème, en Bulgarie, est que la plupart des entreprises sont petites, peu compétitives, difficiles à cerner, et à chiffre d’affaires limité. Une partie de l’activité économique n’est jamais déclarée. D’où une évasion fiscale tous azimuts. Mais pourquoi  les entreprises prospèrent-elles davantage dans le « gris » ?

« Une fromagerie, par exemple, va acheter 20 tonnes de lait mais les documents n’en mentionneront que 10. A partir de ces 20 tonnes de matière première, elle produira deux tonnes de fromage, mais déclarera en avoir produit 1 tonne seulement. Le fromage restant sera vendu sans facture et en catimini.  C’est ce que nous explique l’expert financier Emile Harsev. Toutes les dépenses de l’entreprise pour les salaires, l’électricité, etc. seront donc calculées sur les mille unités produites officiellement. Les mille restantes seront tout bénéfice.»

L’enrichissement personnel est un fait, car les entreprises qui parviennent à vendre sans verser le moindre écot, gagnent davantage. Ce qui aurait dû alimenter le Trésor public va directement dans la poche des entrepreneurs.  Mais l’Etat a t’il quelque chose à y gagner, lui aussi ?

« Les gens ne meurent pas de faim, ils s’en sortent. Ils travaillent et arrivent à joindre les deux bouts. Voilà le seul avantage que peut en retirer l’Etat, nous affirme Emile Harsev. Si l’on pouvait d’un coup de baguette magique faire disparaître ce pan de l’économie ou le faire apparaître au grand jour, nous aurions environ 5 % de croissance de l’économie réelle. Mais nous aurions au moins deux fois plus de chômage aussi, et bien sûr beaucoup plus de personnes en grande difficulté. »

En ce qui concerne l’économie souterraine, la Bulgarie est cependant loin d’être en tête du classement mondial. La Géorgie et le Pérou se distinguent par le taux d’économie grise le plus élevé, de 65%. Quant à l’Europe, plus on descend vers le Sud, plus le taux augmente. Même l’Allemagne enregistre une augmentation non négligeable du secteur non déclaré, mais elle est dépassée par l’Italie, avec 30%. La Bulgarie devance légèrement les Italiens. Mais pour l’UE, nous sommes en haut de classement, accompagnés par les Roumains et les Grecs. Ce qui confirme les griefs de Bruxelles quant à l’ampleur de ce secteur chez nous.

« L’Union européenne a besoin de critiquer. Il lui faut un bouc émissaire à montrer du doigt et à qui imputer toute la faute,  explique Emile Harsev. En particulier en période de contraintes budgétaires, quand une partie de la production et des bénéfices engrangés échappent à toute déclaration et donc à l’impôt. Environ 30% de  la valeur ajoutée générée se perd de cette façon. Il est par conséquent légitime de penser qu’il s’agit là de concurrence déloyale et de distorsion des échanges. »

Version française: Rita Morvan



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