Nous marquons aujourd’hui les 138 ans de l’éclatement de l’Insurrection d’avril, point d’orgue dans les luttes des Bulgares pour une libération de la tyrannie ottomane ayant duré cinq siècles. Même si elle est noyée dans le sang, elle réalise son objectif politique – elle attire l’attention de l’Europe vers les souffrances et le sacrifice bulgares. Deux ans plus tard avec l’aide de la Russie vient la Libération. Parmi les nombreuses personnalités éminentes et participants à l’Insurrection d’avril figure aussi Tsanko Dustabanov.
L’insurrection éclate le 20 avril 1876 (le 2 mai selon le calendrier grégorien) dans la ville de Koprivchtitza. Quelques mois auparavant ses organisateurs – des Bulgares du Comité révolutionnaire de Giurgiu, créé en exil en Roumanie, divisent le pays en 4 districts révolutionnaires. À sa tête se placent des révolutionnaires bulgares, qui laissent une trace dans l’histoire avec leur prouesse ou avec leur participation dans la vie sociale et politique après la Libération – Hristo Botev, Stefan Stambolov, Stoyan Zaïmov, Guéorgui Benkovski, Panaïot Volov, Zahari Stoyanov… L’insurrection éclate de manière prématurée, parce que le pouvoir turc est mis au courant des agissements des conspirateurs. Une armée de plusieurs milliers de soldats et des hordes de bachi-bouzouks (des troupes militaires irrégulières) se jettent contre les localités qui se sont rebellées. Plusieurs d’entre elles sont incendiées, quelque 30 000 sont massacrés.
Presque tous les participants principaux dans l’insurrection sont tués, d’autres sont capturés et pendus avec le seul regret ne pas avoir pu voir la Bulgarie libre. Parmi eux se trouve aussi Tsanko Dustabanov. Rossen Yossifov, administrateur en chef au Musée régional d’histoire à Gabrovo, raconte à propos de lui :
« Il est né le 13 mai 1843 à Gabrovo. Il provient d’une famille riche et ancienne. Sa mère est une parente proche du bienfaiteur de l’école de Gabrovo Nikolay Palaouzov. Le père, ayant fait fortune, participe à la conspiration à Gabrovo en 1854. La demeure de la famille Dustabanov est parmi les plus belles maisons de la Renaissance et se trouve au centre-ville. La famille est nombreuse – Tsanko Dustabanov a trois frères et cinq sœurs. »
En 1862 il est déjà diplômé du Lycée de Gabrovo et s’occupe de l’entretien des biens immobiliers de son père. Mais sa plus grande force c’est sa capacité de s’instruire lui-même. Il accumule des connaissances, qui étonnent ses contemporains. Il maîtrise le français, l’italien, le grec et le turc, apprend le russe et lit librement dans ces langues. TsankoDustabanov devient un expert dans le droit religieux turc. Il traduit de turc en grec et en bulgare le Code Napoléon (un code civil français de l’époque de Bonaparte). Il est persuadé qu’il est impensable de vaincre un empire avec une insurrection, et que la libération viendra avec une aide de l’extérieur. Malgré cela, au début de 1876 il prend part à l’effervescence révolutionnaire. Rossen Yossifov poursuit :
« Il est attiré au Comité révolutionnaire de Gabrovo. Lors de la première réunion il s’adresse aux personnes présentes : « Après tout ce que vous m’avez dit, pour moi il reste de choisir de deux choses l’une – soit de vous dénoncer devant les autorités, soit de vous suivre. Je préfère cette dernière option. » Au cours de cette réunion il est désigné chef de la troupe de Gabrovo. Cette responsabilité est un aboutissement naturel de son développement politique. Le 1er mai la troupe se réunit au monastère de Gabrovo, alors que le 9 mai des combats importants sont menés là-bas. Le 16 mai, déjà très affaibli à cause de sa blessure, Tsanko Dustabanov est capturé. »
Présenté devant le tribunal turc, il prononce son remarquable discours, qui parvient jusqu’à nous grâce aux mémoires d’un Bulgare, membre de la Cour régionale à Véliko Tarnovo. Rossen Yossifov rappelle les mots de Dustabanov:
« Je sais très bien que votre royaume est grand, que l’armée et l’armement sont entre vos mains, qu’avec force on ne vous vaincra pas. Mais je sais aussi, que vous êtes des barbares et des tyrans, qu’à cause de l’insurrection vous allez attaquer les habitants innocents et pacifiques et que vous allez commettre des exactions. Notre but n’était pas de vous vaincre par la force, mais seulement de vous défier à commettre les exactions, ce pour quoi vous allez vous compromettre devant tout le monde civilisé. Et ce but que nous avons est désormais acquis. Vous devez savoir, que toute l’Europe s’est indignée de vos moyens et bientôt elle viendra vous chasser d’ici. Donc préparer-vous à fuir en Anatolie. Votre dernière heure a sonné déjà… »
Tsanko Dustabanov est pendu le 15 juin 1876. Aujourd’hui le monument des participants à l’Insurrection d’avril tués, qui se trouve au centre de Véliko Tarnovo, sur la place devant la colline de Tsarevets, rappelle le sacrifice des héros.
Version française : Tsvetan Nikolov
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