La semaine dernière, le gouvernement intérimaire, a fait savoir qu’une clôture de barbelés courra de bout en bout de la frontière bulgaro-turque dans une tentative de stopper le flux de réfugiés en provenance du Proche-Orient, qui passent par la Bulgarie avant de se diriger vers l’Europe occidentale. Il s’agit donc de 160 km de barbelés sur lesquels sera greffé un dispositif de vidéo-surveillance. L’Etat devra débourser la bagatelle de 20 millions d’euros pour un système de sécurité de loin plus efficace que les actuelles patrouilles qui montent la garde le long de notre frontière avec la Turquie.
Comme on pouvait s’y attendre, cette décision radicale n’a pas fait l’unanimité. Certains défenseurs des droits de l’homme ont accusé le gouvernement de violer la Constitution de la République et une série de Conventions de l’ONU auxquelles la Bulgarie est partie. Il est fort possible que Bruxelles nous fasse aussi des critiques dans ce contexte de pression migratoire. Car d’après les chiffres, 2 millions de Syriens auraient jusqu’ici quitté leur pays, alors que l’Europe ne peut prendre en charge qu’à peine 10 000 d’entre eux et des chrétiens, si possible. Pour l’instant, Bruxelles ne s’engage que sur une assistance financière et technique aux pays qui constituent la frontière extérieure de l’Union, même si cette disposition risque de changer prochainement. A propos, le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a déjà annoncé son intention de nommer un commissaire en charge de la migration. Lors du dernier sommet de l’Union européenne en juin, les chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté pour la première fois un programme concret préfigurant une politique migratoire commune sur laquelle devront plancher les 28 dans les 5 années à venir. Dans le même temps, l’UE continuera à investir dans les instruments déjà existants - EUROSUR /le système européen pour la surveillance des frontières/ et FRONTEX / l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne/. Le plus important dans cette démarche c’est la prise en charge de la vague de réfugiés sur le principe de la solidarité partagée, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui lorsque chaque pays concerné agit comme bon lui semble - la Bulgarie, la Grèce et l’Espagne érigent des clôtures pour condamner l’accès à leurs pays, tandis que les pays scandinaves font semblant d’ignorer la pression migratoire au sud du Vieux continent. Il ne suffira donc pas de nommer un nouveau commissaire en charge de la migration pour régler les problèmes qui, rappelons-le, sont de nature profondément économique.
Version française: Sonia Vasséva
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