Connues en Provence et dans d’autres régions du Sud de la France, les fêtes votives font aussi partie du calendrier des réjouissances bulgares, organisées par tradition à la campagne en hommage à un saint patron et protecteur d’une famille, d’une guilde d’artisans ou tout simplement d’une activité accomplie à une période donnée de l’année /semailles, moissons, vendanges…/. D’ailleurs ces festivités, en fonction de leur date, marquent souvent une trêve dans les gros travaux des champs ou encore la joie des premières récoltes rentrées. Traditionnellement, les fêtes votives donnent lieu à des attractions et autres kermesses populaires, à un repas pris en commun et partagé sur la place publique, à des concours ou tombolas, à des concerts et des danses qui durent jusque tard dans la nuit…
Les fêtes votives ont au départ une origine religieuse mais en Bulgarie elles existent bien avant la conversion des Bulgares au christianisme. Un ensemble de rituels païens qui se déclinaient sous différentes formes selon les régions et leurs particularités, et qui dans la plupart du temps mettaient à l’honneur le maître de maison à qui l’on conférait des pouvoirs quasi-absolus… Et si de son vivant il protégeait sa famille en toutes circonstances, à sa mort, il continuait à exercer sa puissance en venant souvent dans les rêves prémonitoires des membres de sa famille qu’il mettait à sa façon en garde contre un éventuel et possible malheur.
Après la conversion des Bulgares au christianisme, les fêtes votives s’organisent autour de la personne du saint protecteur d’un village ou d’une région. Et elles sont particulièrement respectées dans le massif du Rhodope, les montagnes Pirin et Strandja.
Les saints chrétiens sont célébrés le plus souvent en automne et en hiver, notamment Saint Pierre, l’Archange Michel, Saint Nicolas, Saint Dimitar ou encore Sainte Barbara /Varvara en terres bulgares/. Les grandes tablées organisées en leur honneur abondent en plats typiques, dont les incontournables pains maison, vin et blé cuit nappé de miel et de noix concassées.
Les fêtes votives peuvent durer jusqu’à trois jours, pour donner le temps au saint patron de rendre visite à tous ses fidèles. A cette occasion, la maîtresse de maison dressait une table improvisée sur laquelle trônait une miche de pain sortie du four de pierre. Du pain et du blé cuit étaient aussi emportés à l’église pour être bénis par le prêtre qui était d’ailleurs invité à chaque table en tant que messager de Dieu porteur d’espoir. C’est d’ailleurs lui qui en compagnie du maître de maison rompait la miche de pain après avoir fait une croix sur la croute, aspergée de quelques gouttes de vin rouge, le sang du Christ… Le festin durait jusque tard dans la nuit et la porte restait grande ouverte pour les visiteurs connus et inconnus…
Le troisième et dernier jour est connu comme la béquille, le moment étant venu de raccompagner le saint patron en s’assurant qu’il n’oublie pas sa béquille avant de monter au ciel. Et c’est justement en hommage à ce « bâton de pèlerin magique » qu’on organisait un nouveau repas, la moitié de la miche de pain étant posée près de l’icône familiale, avant d’être émiettée sur la terre du champ à labourer. La terre nourricière n’est-elle pas un don de Dieu ?
Version française : Sonia Vasséva
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