Depuis l’époque de la grande crise en 1996-97, en Bulgarie le business bancaire se développait de manière ascendante, avec des actifs et des bénéfices qui augmentaient constamment. Jusqu’au printemps de cette année, quand une des banques les plus connues dans l’espace public avec son immense influence économique et politique – la Banque corporative paraissait sur le point de s’effondrer et de s’écrouler, tombée en manque de liquidité. La Banque centrale du pays l’a fermée immédiatement et l’a placée sous surveillance spéciale. Depuis le 20 juin et jusqu’à ce moment l’activité de la banque est interrompue, elle ne prend plus en charge de clients, n’effectue plus et ne reçoit plus de paiements. Tout cela ne pouvait pas ne pas provoquer le mécontentement des clients lésés concernant les comptes et les dépôts bloqués.
Des déposants de la Banque corporative commerciale se sont réunis via les réseaux sociaux lors d’une manifestation nationale devant le siège de la Banque nationale de Bulgarie (BNB) à Sofia. Leurs revendications exigent de la part de l’État d’aider à l’assainissement de la banque, alors que le gouverneur de la BNB Ivan Iskrov est appelé par les manifestants à donner sans délai sa démission. Entre eux les déposants commentent que leur banque est en état de reprendre son activité dès maintenant, pourvu que la Banque centrale adopte une décision en ce sens. « La patience s’est déjà épuisée, nous manifesterons chaque jour, disent Martin et Natalia, une jeune famille avec deux enfants, venus ensemble pour exprimer leur mécontentement »:
« Apparemment les institutions ne sont pas suffisamment compétentes, pour faire leur travail comme il faut. On ne s’intéresse pas de savoir qui est coupable et s’il y a plusieurs coupables, nous voulons récupérer notre propre argent, bloqué dans la banque, nous ne voulons rien qui ne nous appartient pas. Nous accusons les institutions, parce qu’elles n’ont pas réagi pendant une période si longue. La BNB, le parquet, ils sont tous responsables. Ils sont à l’origine de tout ça, maintenant à eux de se débrouiller. »
Stéfan Staïkov est un citoyen, a rejoint la manifestation avec la conviction que quand il y a des lois, elles doivent être respectées et les fautifs doivent être punis.
« Je n’ai pas de dépôts, mais je sais que ces gens sont les victimes de ce qui est en train de se passer et je rejoins la manifestation pour les appuyer, parce que je veux vivre dans un État normal. Ces gens qui ont les dépôts garantis jusqu’à 100 mille euros, auraient dû pouvoir les récupérer depuis longtemps. Il n’est pas nécessaire que la CE nous rappelle, que nous avons adhéré aux règles de la communauté européenne et que ces règles sont valables pour nous en tant qu’État. Il n’est pas nécessaire de transposer dans notre droit chaque loi et chaque norme. Monsieur le gouverneur de la BNB aurait dû le savoir depuis longtemps, mais apparemment il suit d’autres consignes, et c’est ça qu’il temporise. Nos politiques jouent de nouveau leur jeu, d’une manière qui n’est pas favorable à leurs concitoyens. »
Selon la loi bulgare, les dépôts dans les banques garantis par le Fonds de garantie des dépôts jusqu’à 100 000 euros ne peuvent être versés aux déposants qu’après le retrait de la licence de la banque par la BNB. Mais cela n’a toujours pas été fait, parce que les administrateurs de la banque centrale, envoyés pour étudier l’état de la Banque corporative commerciale poursuivent leur vérification et des résultats ne sont pas attendus avant fin octobre. Mais la législation bancaire européenne et plus spécialement la Commission européenne sont d’un autre avis, qui ressemble beaucoup aux revendications des clients mécontents de la banque commerciale fermée. Il y a une dizaine de jours la CE a menacé la Bulgarie d’une procédure d’infraction, parce qu’elle ne respecte pas les normes européennes, qui priment sur les dispositions européennes. Et selon elles, les dépôts auraient dû être remboursés aux déposants il y a plus de deux mois. Le Ministère des Finances et la banque centrale reconnaissent que le cas est peu clair et complexe et personne pour le moment n’ose proposer une quelconque solution pour une sortie de l’impasse. Le gouvernement n’est que provisoire et attend d’être remplacé d’ici quelques semaines, par un gouvernement régulier, élu à l’issue des élections le 5 octobre. En l’absence d’un parlement qui fonctionne, les autorités n’osent pas entreprendre de mesures radicales, qui de toute manière seront douloureuses et coûteront beaucoup d’argent. L’image et l’autorité de la BNB ont souffert beaucoup de la politique et du comportement inconsistants et non équilibrés de sa direction dans beaucoup de cas dans cette crise, au point que son gouverneur est sûr presque à 100% de ne pas garder son poste. Donc dans la banque centrale de Bulgarie personne non plus n’a trop l’envie et n’a le courage de prendre la patate chaude de la Banque corporative commerciale. Tandis que tous ceux, qui ont le pouvoir et les compétences de trouver une solution à la crise avec la Banque corporative, sont dans l’attente, les déposants réclament immédiatement leur argent.
Version française : Tsvetan Nikolov
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