La formation d’un duo de mêmes instruments est une tache ambitieuse et difficile. Si pour les solistes, la compétition est nécessaire, ce n’est pas le cas pour la musique de chambre. Le duo de pianistes Dessislava Chtéréva et Evgenia Siméonova fait preuve d’une collaboration à cet égard très réussie. Ce printemps 2014, à la RNB, les deux concertistes ont réalisé l’enregistrement intégral des 21 danses hongroises pour piano à quatre mains de Johannes Brahms. C’est pour la première fois que le cycle intégral des pièces soit enregistré en Bulgarie.

« Les danses sont riches en virtuosité et pour un duo comme le nôtre, pleines de curiosités à explorer, explique Dessilava Chtéréva. Nous avons réalisé que les danses moins connues ne cèdent en rien à celles très connues. Au contraire, elles sont mêmes des chef-d’œuvres. »

Le duo a une longue expérience dans l’interprétation d’ouvres nouvelles ou inconnues en Bulgarie. Durant des années, le grand compositeur Alexandre Yossifov leur confiait la toute première interprétation de ses opus. Dessislava Chtéréva : 

« Nous sommes heureuses que chaque année nous sommes invitées à nous produire au Festival de musique novelle bulgare des œuvres originales. Certaines ont été composées spécialement pour nous. En tant que duo nous avons déjà une histoire, cela fait 15 ans que nous jouons ensemble et nous enrichissons notre répertoire en permanence. Les danses hongroises ont été notre dernier challenge de 2014. Nous les avons interprétées durant des mois à des concerts avec des publics très différents. Nous les avons jouées aussi au Centre culturel bulgare en Hongrie. Maintenant, nous voudrions enregistrer le cycle de Brahms sur un CD. Ce sera notre priorité après les tournées en concert. »

Quelle est la formule du succès dans la collaboration à deux ? Evgenia Siméonova :

« Toutes les deux nous représentons l’école russe. Nous nous sommes rencontrées à Moscou, nous partageons la même sensibilité, avons les mêmes exigences, nous nous ressemblons beaucoup. De plus, nous sommes de grandes amies. »

« Si les partenaires dans le duo ne parlent pas la même langue musicale, le travail commun devient très difficile. C’est une chose de travailler à chaque fois avec des collègues différents, c’en est une autre de développer une relation à deux qui dans le temps évolue », ajoute Dessislava Chtereva.

A part le travail en duo, les deux pianistes enseignent au Conservatoire national de musique à Sofia.

Présenté par Miladina Monova