Les droits des enfants - une notion et une obligation sociale sur lesquelles nous revenons régulièrement chaque 1^er juin, à l’occasion de la Journée internationale de l’enfance. Et même si l’on parle de plus en plus souvent enfants en Bulgarie, les occasions et les faits sont loin d’être une source de joie et d’allégresse…Car le 1^er juin nous ramène à une réalité qui n’est pas celle des bonbons et des cadeaux, dans un pays qui est le plus pauvre de l’Union européenne et dont la moitié des enfants vivent dans la précarité et sont menacés d’exclusion sociale.

Telle est la triste statistique rendue publique il y a quelques mois et qui traduit un profond malaise social. Il est certes vrai qu’on voit de moins en moins d’enfants qui font la manche dans la rue, mais le problème de la pauvreté reste toujours d’actualité, dans un contexte d’allocations familiales miséreuses qui n’encouragent en rien les couples à avoir plus d’un enfant…

Sinon, les droits des enfants sont à la base des activités du Réseau national des enfants, une ONG qui regroupe une centaine d’associations qui travaillent avec les mineurs et les familles en détresse. Récemment, ses activistes ont diffusé une vidéo sur Internet, appelant les adultes à ne pas inculquer la violence à leur progéniture. Car nous devenons facilement agressifs à l’époque où nous vivons et souvent nous passons nos nerfs sur ceux qui nous sont les plus chers, hélas !

D’après Dany Koléva, directrice de programme au Réseau national des enfants, l’Etat doit être plus impliquée et veiller au bien-être de ses enfants: 

„ Je pense ici aux 7000 enfants en 2010 qui étaient placés dans un foyer et je m’empresse de vous dire avec fierté que 5 ans plus tard, en 2015, ils ne sont plus que 3000 à grandir en institution. Les familles d’accueil deviennent de plus en plus nombreuses en Bulgarie, mais la Bulgarie n’a toujours pas rempli à 100%  ses engagements au titre de la Convention de l’ONU sur les droits des enfants. Et nous avons le sentiment dans notre réseau d’associations que l’Etat bulgare semble prêter peu d'attention à la politique des enfants et des familles, ce qui explique sans aucun doute la dénatalité sévère que connaît le pays. Et pourtant nous avons des assistants sociaux, de bons pédagogues, même s’ils sont très mal rémunérés. Et puis nous constatons un manque de coordination flagrant entre les différentes administrations. »

D’après les dernières données de l’Institut national de la Statistique, les cas de violences domestiques sur mineurs en Bulgarie touchent 2 à 3 mille enfants, et la tendance malheureusement n’est pas à la baisse…

„Un cas concret de violence domestique exercée par le père à l’égard de son enfant et sa mère à Pernik nous a incités à demander des explications et une réaction rapide des pouvoirs publics qui sont intervenus à temps, non sans l’aide de la police. Ce qui est triste c’est que ce n’est pas le seul exemple de maltraitance que l’Etat doit prendre très au sérieux et engager des mesures énergiques pour contrer de pareilles pratiques antisociales, voire antihumaines… »

Version française : Sonia Vasséva