Guérgana Anguélova, Guéri pour les intimes, 23 ans à peine, est monteuse sur des films à gros budget. Inutile donc de rappeler qu’elle adore son job et aussi que pour elle c’est un bonheur de le faire aux côtés de noms prestigieux du septième art. Et qu’en plus de tout cela, il lui offre l’opportunité d’évoluer au plan professionnel. Etudiante à la Nouvelle Université Bulgare, elle est consciente de la chance qu’elle a eue, car peu nombreux sont ceux qui se sont consacrés au dur métier du cinéma, et qui ont, comme elle, réussi à attirer l’attention et à décrocher un contrat de travail. Pour cela il faut non seulement avoir les connaissances mais aussi faire preuve de savoir-faire. Et surtout, avoir des contacts dans la profession pour entrer dans les coulisses du cinéma et y faire sa place.

A l’instar de Guéri, d’autres jeunes, bourrés de talent font leurs premiers pas dans le cinéma à “New Boyana“, les studios de tournage aux portes de Sofia. Cette « cinecitta » bulgare, située au pied du Vitocha s’est fait connaître comme un des plus grands ateliers dans cette partie du vieux continent et depuis trois ans elle a ajouté une nouvelle corde à son arc : elle s’est dotée d’un atelier de formation de haut niveau. Les futurs professionnels du cinéma y maîtrisent l’art d’écrire des scénarios, de réaliser des films, apprennent comment mettre en valeur leurs œuvres grâce au montage. Récemment, une vingtaine d’apprentis comédiens ont eu le bonheur de faire partie d’une master class sous la houlette de la AMAW – la meilleure école d’acteurs de Los Angeles, par laquelle sont passées des stars hollywoodiennes. A l’évidence, les propriétaires des studios ont l’ambition que tout soit au top, une ambition louable et logique. „ Si un jeune Bulgare veut faire du cinéma son métier, New Boyana est la bonne adresse! “- est formelle Guergana Anguélova, l’étudiante de la NUB. Le Hollywood bulgare gère un très sérieux programme de formation et de stages en partenariat avec les grandes écoles du pays. On y forme scénaristes, réalisateurs, cameramen, ingénieurs du son, scénographes, comédiens, monteurs, bref toute la palette des métiers du cinéma est présente. Quant à notre jeune amie Guéri, elle y est arrivée il y a trois ans, pour faire le montage sur un projet de la Nouvelle Université. Les chefs de „New Boyana“, époustouflés par ses talents lui proposent un CDI et voilà notre jeune monteuse à la tête de l’équipe de montage.

„Passé le cursus obligatoire pour devenir assistante monteuse, j’ai travaillé sur divers projets et par la suite sur des longs métrages pour le compte d’autres labels – dit Guéri. J’ai travaillé sur des montages de films dans tous les genres. Faire le montage du film d’action „A Passage to Hell„  du réalisateur  Danny Lerner a été un vrai bonheur. J’ai pas mal travaillé dans le documentaire. C’est ce qui me conforte dans mon opinion que les jeunes cinéastes ont ici tout ce qu’il faut sous la main pour faire du cinéma de haut niveau. Le Centre de cinéma leur donne la chance de réaliser leurs propres projets. Nous sommes sous contrat avec des universités et les étudiants viennent ici, ils ont le droit de se servir des matériels, des décors sans rien débourser. Sur nos plateaux ils peuvent apprendre des choses qu’ils n’apprendront nulle part ailleurs sinon sur le tournage d’un film. A l’université on apprend la théorie, mais  devenir assistant réalisateur, assistant monteur ou caméraman, on se fait la main dans ces métiers sur le terrain! Ces professions sont très importantes, il est inconcevable de faire un film en dehors d’elles. Par ailleurs, si les étudiants n’intègrent pas  ce genre de projets, jamais ils n’apprendront comment on fait un vrai film!“

Récemment, à New Boyana a ouvert ses portes le premier centre de formation pour le montage et la postproduction en Europe du sud-est, équipé du meilleur matériel. Actuellement, les jeunes travaillent sur une production, une œuvre de nos étudiants : le long métrage “Bar tricks”, sur le scénario d’Alexandra Kozovska, une autre jeune femme de 24 ans, qui compte aller loin. Un jury compétent a décerné une note excellente au film, qu’elle a tourné pour obtenir son diplôme ce qui a donné l’occasion à un groupe d’étudiants de faire un film sur elle sous l’œil attentif et exigeant de professionnels de Hollywood et de  „New Boyana“ studios. Guéri est persuadée que les jeunes Bulgares doivent se former dans l’esprit des standards de l’industrie du cinéma et les appliquer avec discernement.

Version française: Roumiana Markova