A la question d’un journaliste si l’on devrait interdire le port du voile intégral dans les lieux publics, le procureur de la République Sotir Tsatsarov a répondu qu’il devrait y avoir des limitations, surtout dans les institutions scolaires. La question a été largement reprise par les médias, même si, comme l’a souligné le vice-premier ministre Mégléna Kounéva, en Bulgarie "la burqa" est portée par un nombre insignifiant de personnes et on ne devrait pas surexposer ce problème. Le procureur de la République a aussi déclaré que ce genre de questions doivent être posées avec prudence, pour éviter de blesser les sentiments religieux des musulmans. Cette affaire a été déclenchée à Pazardjik, où Sotir Tsatsarov s’était rendu dans le cadre du procès contre 14 personnes accusées de promouvoir l’idéologie anti-démocratique de Daesh.

Ce sont surtout les partis politiques nationalistes qui se sont engouffrés dans la brèche, en déclarant que le voile intégrale doit être interdit par la loi. Du reste, les autres partis politiques ne sont pas entrés dans le débat, non plus le Mufti principal et l’Église orthodoxe. L’historienne et spécialiste des musulmans en Bulgarie Antonina Zhéliazkova a rappelé que pour le moment, le voile intégrale n’est porté que par quelques femmes dans un quartier rom de la ville de Pazardjik. Pour le professeur de culturologie Ivaylo Ditchev, « le combat mené contre des burqas inexistantes est encore une victoire du populisme, nourrit par les réactions hystériques de l’électorat d’extrême droite ».  

Faute de pouvoir faire passer la loi au niveau national, les nationalistes du VMRO tentent en ce moment de faire passer une interdiction du port du voile intégral dans le cadre de la municipalité de Pazardjik. La majorité des habitants du quartier rom sont aussi contre cette pratique, certains ont déclaré que les quelques personnes qui le font et ceux qui les forcent, soit cherchent à susciter la haine, soit le font contre de l’argent.