Produire un film sans argent relève de la folie. Mais la fiction "Maîtres du destin", film realisée avec un budjet de 0 leva, passe déjà sur le grand écran de „La maison du cinéma“à Sofia et est accueilli avec enthousiasme par le public jeune. C’est le grand reve du metteur en scène Martin Assenov, qui se charge de la lourde tache d’écrire le scènario, de composer l’équipe d’acteurs, monteurs et cameramen, de préparer les scènes et les décors après avoir repéré les lieux de tournage. Lui-même est l’homme orchestre puisqu’il joue le role principal. Le tournage a duré à peine 20 jours de tournage sur 8 mois et voilà que le film d'action aux accents dramatiques a été bouclé!

""Maîtres du destin" est un projet de rêve pour nous tous, parce que en Bulgarie on ne produit pas beaucoup de films indépendants pour les jeunes. Avec les années je me suis rendu compte à quel point c’est important de faire ce que tu aimes vraiment. J’étais surpris combien de bulgares sont prêts à vous aider bénévolement pour que ton rêve devienne réalité. Tout le monde était fasciné par notre idée. Chacun était avec nous sans chercher le moindre profit financier – les voitures nous ont été prêtées, les bistros où nous avons tourné aussi, les acteurs connus et moins connus ont travaillé pour nous sans demander un centime. Des musiciens sont entrés en contact avec moi pour me proposer des idées de bande originale du film. Une personne qui fait la musique pour les B.A. hollywoodiens nous a donné de la musique. "Maîtres du destin" est l’exemple qu’avec une volonté et des idées on peut tout faire. "Je n’ai pas le temps et je n’ai pas d’argent", ces phrases ne peuvent pas m’arrêter"- nous confie le réalisateur-acteur Martin Assenov.

Martin lui-même a fait des études complétement différentes en Angleterre, mais sa passion pour le cinéma le motive à revenir en Bulgarie. Ses amis sont surpris par sa décision, mais il est convaincu que justement ici il trouvera des personnes avec lesquelles partager les mêmes intérêts et avec lesquelles il aimera travailler. Il croit fermement à la possible renaissance du cinéma indépendant bulgare. Mais les difficultés sont de taille :

"La liste des difficultés est effectivement longue. Je peux écrire tout un livre. L’essentiel est de tenir compte du planning des personnes qui feront le film, car la plupart travaillent et étudient. C’est difficile de préparer le planning en fonction de leurs disponibilités. Le changement des scènes et des lieux de tournage aussi est à bien penser. Le fait que chacun m’a soutenu sans être payé  est ma plus grande récompense", nous confie Martin.

"Maîtres du destin" nous présente la réalité d’une façon effrayante, avec des personnages contradictoires, qui se sont égarés du droit chemin à cause du pouvoir, de l’argent, la violence et la consommation de drogue. Le film pose des questions "Jusqu’où peut aller la jalousie humaine et le désir de vengeance, et est ce qu’il existe une morale et des valeurs familiales dans les rues sombres de la ville". Au fond c’est l’histoire de deux frères qui ont perdu le contact entre, détruisant leur part d’humanité, entraînés dans le monde obscur des armes, du manque d’amour et du trafic de stupéfiants.

"Je me rends parfaitement compte dans quel monde nous vivons. C’est facile de constater quelque chose, surtout quand on ne se sent pas concerné et qu’on peut facilement critiquer. On peut penser - "J’ai regardé tant de productions hollywoodiennes, mais elles ne sont pas toutes des chefs d’œuvres". Les gens apprécient notre zèle et notre enthousiasme. J’espère que les spectateurs trouveront un peu d'eux-mêmes dans les caractères des personnages".

Martin Assénov rêve de pouvoir tourner un jour la deuxième partie de "Maîtres du destin", mais cette fois avec un financement garanti et un casting digne  d’une production de haut niveau. Il rêve aussi de produire une série comique, ainsi qu’un show en ligne.

Crédit photos : Louisa Lazarova et Archives personnelles Martin Assenov