Evénement mémorable pour la Bulgarie que le lancement, le 6 octobre dernier, de l’Agence européenne des gardes-frontières qui a été inaugurée précisément à "Kapitan Andréevo", à la frontière bulgaro-turque. Créé en un an, ce nouveau corps de gardes-frontières européen voit ses prérogatives élargies par rapport à l’ancienne agence Frontex. L’importance majeure de l’événement a expliqué la présence du premier ministre Boyko Borissov, de la ministre de l’Intérieur, Roumiana Bachvarova, mais aussi du commissaire européen aux migrations et aux affaires intérieures, du patron de la nouvelle entité, Fabrice Leggeri, de ministres des pays de l’UE et de hauts responsables de Turquie, qui ont célébré, lors d'une conférence de presse diffusée sur Internet, l’arrivée de l’héritière de FRONTEX.

« Le lancement de cette nouvelle structure européenne en Bulgarie précisément est un témoignage du rôle important de notre pays dans la gestion de la crise migratoire, a déclaré Boyko Borissov. – Et je suis heureux de voir parmi nous le wali d’Edirne, car le lancement de la nouvelle agence européenne ne doit pas être considéré comme une menace pour la Turquie. Bien au contraire, c’est un signe à tous les Européens de l’importance que nous accordons à l’accord avec la Turquie. La Turquie, qui doit rester notre partenaire stratégique », a encore ajouté le premier ministre bulgare.

En effet, comme il a été confirmé par le commissaire européen aux migrations, l’Agence européenne des gardes-frontières détachera un officier de liaison à Ankara. Par ailleurs, elle pourra mener des « évaluations de la vulnérabilité » des confins de l’Europe, « afin que les éventuelles faiblesses soient repérées et corrigées ». Ces analyses seront « obligatoires », précise le nouveau mandat et, s’il le faut, la nouvelle agence pourra exiger des mesures correctives des États membres.

Autre innovation: alors que Frontex ne disposait pas de moyens techniques propres – hélicoptères, bateaux de patrouille, avions, son héritière pourra acquérir des équipements.

Sur le plan humain, une réserve de 1 500 gardes-frontières et de garde-côtes doit être mobilisable rapidement. Parmi eux, plus de 200 hommes seront déployés à la frontière bulgare, comme l’avait annoncé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans son discours sur l’état de l’Union à la mi-septembre, ce qui explique le choix du lieu pour le lancement de la nouvelle agence. Indispensable corollaire à l’accroissement des moyens techniques et humains, le budget doit bénéficier d’une hausse sensible, passant de 238 millions d’euros en 2016 à 281 millions en 2017 et à 322 millions en 2020.

Nous terminerons par les propos de Fabrice Leggeri, le patron de la nouvelle entité et ex N°1 de Frontex, qui a déclaré que l’Agence se consacrera entièrement à la protection des frontières extérieures de l’Union européenne, tout en étant en mesure d’appliquer des mesures opérationnelles pour venir en aide aux pays les plus vulnérables, comprenez les pays surexposés à la pression migratoire, dont la Bulgarie fait partie…