Le dernier, dix-septième rapport de suivi de la CE sur le progrès de la Bulgarie dans le domaine de la justice et de l’ordre intérieur diffusé hier a provoqué des réactions diamétralement opposées au sein des forces politiques. Pour le parti au pouvoir GERB et pour son partenaire de coalition – les Patriotes unis, le rapport est objectif, voire positif car ne comprenant pas de nouvelles recommandations, les précédentes ayant été définies comme remplies. Les dirigeants se croient encore plus satisfaits du fait que pour la première fois dans ce type de rapport de la Commission européenne il ait dit que le monitoring sur le système judiciaire et l’ordre intérieur pourrait être suspendu en 2018. Cependant, selon les socialistes, les constatations de la CE parlent plutôt d’échec, alors que pour le MDL, cet échec serait même objectif pour les secteurs mentionnés.
Pour les socialistes, le constat d’un respect partiel des recommandations signifierait qu’aucune d’elles n’ait été remplie. Le MDL pense pour sa part que le rapport de la CE témoigne clairement de l’échec objectif du gouvernement car celle-ci y déduirait notamment qu’à cette étape aucune recommandation n’avait été remplie de manière satisfaisante. La coalition des Patriotes unis a apporté des nuances spécifiques dans les réactions du parti au pouvoir en plaidant pour que soit suspendu le monitoring sur la Bulgarie et la Roumanie dans la partie justice et ordre intérieur ou bien pour qu’il soit accompagné d’une pareille vérification de l’efficacité de ces deux systèmes dans d’autres pays européens également où, d’après les patriotes, les infractions commises seraient largement plus importantes.
Le fait que le suivi de la part de la CE se poursuivra après ce dernier rapport ne motive visiblement guère les forces parlementaires d’unir leurs efforts en direction du respect des recommandations jugées toujours non remplies.
Le jour même de la présentation du rapport de la CE, un scandale a surgi au parlement en raison de la demande des députés socialistes adressée au premier ministre Borissov d’éclairer son affirmation selon laquelle il y aurait parmi les députés des gens impliqués dans le trafic de drogue et l’achat de voix électorales. Le président du parlement Dimitar Glavtchev a de son côté demandé à Kornélia Ninova de quitter la séance plénière pour avoir offensé des députés de GERB, les socialistes ayant engagé à leur tour une collecte de signatures en soutien de sa destitution du poste de président de l’Assemblée nationale. A suivi le départ démonstratif de tous les députés socialistes de la salle. Peu après ces derniers, la salle ont quitté aussi les députés MDL.
Les réactions contradictoires de la coalition au pouvoir et de l’opposition relatives au rapport de la CE sur le MCV de la Bulgarie renforcent la tension qui s’est créée ces derniers temps suite aux propositions des députés GERB d’amendements à la Constitution visant à ce que soient supprimée la prescription sur les crimes commis lors des transactions de privatisation des années 1992-2017. Des députés GERB reconnaissent que leur initiative est liée à la motion de censure que les socialistes préparent à l’encontre du gouvernement pour des raisons de corruption. La présidente des socialistes Kornélia Ninova a dans le même temps renvoyé la balle dans le terrain de GERB en réclamant que soient enquêtés également les concessions et les groupements de la période de transition en appelant « les gros cous » de quitter la gouvernance de l’Etat. C’est ainsi que de manière tout à fait paradoxale, le rapport d’étape de la CE sur le progrès de la Bulgarie dans les domaines de la justice et de l’ordre intérieur a marqué une nouvelle phase dans les disputes entre la première et la deuxième force politique de savoir notamment laquelle est la plus corrompue. Cette polémique et non seulement paradoxale mais aussi superflue si l’on prenait en compte la vérité objective selon laquelle la responsabilité pour les problèmes non résolus dans le système judiciaire devrait être partagée entre le GERB et le PSB qui se sont succédés au pouvoir pendant toute cette période de monitoring.
Version française : Nina Kounova
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