Début novembre, Vania Monéva accompagnée de quelques chanteuses du choeur qui porte son nom a pris part à l’édition nipponne du Jazz Festival de Montreux. Le chœur qu’elle a fondé et qu’elle dirige toujours depuis 1984 a fait de Mme Monéva une figure incontournable de l’art choral, il est une formation musicale iconique. Son répertoire est stupéfiant : oeuvres polyphoniques composées par les plus grands noms de la musique folklorique bulgare, chants sacrés, jazz, pop, world music, musique de films, oratorios, cantates, musique de théâtre. A juste titre les chanteuses à la voix superbe et leur directrice inspirée peuvent se prévaloir d’un palmarès impressionnant. Le chanteur et producteur américain Ryan Leslie est particulièrement éloquent : „ Le chœur me fait frissonner, sa manière de moduler les sons me transporte dans une autre dimension, la maestra Monéva est unique!“

Et Vania Monéva revient sur leur récent spectacle au Montreux Jazz Festival Japan, sur le lien entre le jazz japonais et suisse et ne manque pas d’évoquer l’attachement proverbial des Japonais pour le folklore bulgare :

« Nous sommes allées à Montreux grâce à la coopération depuis de longues années avec Jun Miyake - un des compositeurs japonais les plus connus qui travaille en Europe, aux Etats-Unis et dans son pays, bien entendu. C’était l’occasion de présenter ses nouvelles musiques que nous avons enregistrées au grand auditorium de la Radio Nationale Bulgare. Ce fut une première pour nous, parce que nous n’avions pas à ce jour chanté au célébrissime Festival de Montreux, et qui depuis 2015 est accueilli à Tokyo  pour le plus grand bonheur des mélomanes de la partie Est de notre planète. Une fois de plus avec les filles nous avons chanté au Japon la musique de Jun Miyake sur des textes en bulgare. C’est la volonté du compositeur qui estime que le bulgare rend sa musique d’une façon incomparable. J’ai écrit les paroles de ses musiques, il me guidait sur le plan musical, il voulait que le texte se rapproche au maximum de l’âme bulgare et que la musique colle au maximum à son propre ressenti. La critique a été élogieuse, Nous étions pendant trois heures sur scène, accompagnées par un orchestre composé de musiciens de renommée mondiale. La critique a été très élogieuse et elle a mis au centre notre chœur en accentuant sur la chaleur des voix, sur leur diversité et leur richesse. »

Le chœur de Vania Monéva a chanté au Japon en 2009, à l’époque il portait encore son nom de „Voix cosmiques“. Le public japonais nous connaître bien par nos enregistrements et les Japonais sont des fervents admirateurs de notre folklore.

« Les Japonais ont des chansons bulgares qui font partie de notre répertoire qu’ils adorent et d’habitude ils nous réclament à les chanteur. Pendant cette tournée au Japon nous avons été contactées par deux dames qui font partie d’un groupe qui ne chante que du folklore bulgare. Elles nous ont dit qu’elles venaient tous les ans aux festivals de Koprivchtitza et de Rojène…. nous avons chanté ensemble, ce fut un moment inoubliable. Nous avons convenu de nous revoir en Bulgarie à leur prochain voyage. A la clôture des JO de Rio, nos voix ont résonné au moment de la remise du drapeau olympique au gouverneur de Tokyo parce que le Japon accueillera les JO de 2020. Nous avons été invitées à chanter l’hymne et cette chance nous a rendues encore plus populaires au pays du Soleil Levant. » 

Version française Roumiana Markova