Je reste silencieuse à côté de la fenêtre et m’enfonce dans mes souvenirs d’enfants en pensant à un livre d’images. Et comme si une fée munie d’une baguette magique me chuchotait dans l’oreille des mots de mon enfance. Je m’en vais alors dans un monde depuis longtemps oublié, plein d’histoires miraculeuses de princes, de créatures étranges aux gros yeux…tous me regardant fixement. Comme s’ils s’attendaient à ce que je les réveille pour une nouvelle vie.
Elissavéta Anguélova ressuscite sur ses toiles les héros des contes de son enfance avec leur charme naïf surgissant de leurs yeux grand-ouverts et de leurs âmes émues. Dans ce monde on voit revivre des fées et des fantômes, des anges et des habitants des bois, ainsi que des héros tout modernes dont le clown de Macdonald et Spiderman.
Ma fantaisie tourbillonne dans un monde divers plein d’amour, nous dit Elissavéta Anguélova. Tout naturellement elle choisit « Au temps que le vente emporte » pour intitulé de sa 4ème exposition individuelle composée de 20 toiles pittoresques qui se trouvent actuellement à la Galerie « Renaissance » de Plovdiv et qui y resteront jusqu’au 12 février. Selon la critique, les toiles d’Elissavéta garnissent les éléments divins de la pureté des visages humains.
Elissavéta Anguélova fait des études de beaux-arts dans sa ville natale de Bourgas. Suit la peinture religieuse à l’Académie d’art de musique et de danses de Plovdiv et la pédagogie de la peinture à l’université de Choumen. La peintre âgée de 31 ans participe à de nombreuses expositions et lui ont déjà été décernés deux prix.
Les sujets fantastiques de la jeune peintre sont mélangés à des sujets de son quotidien – mère de deux petits enfants, elle assortit son imagination des héros de livres pour enfants qu’elle transfère sur ses toiles. Ses peintures ne restent toutefois pas enfermées dans les chambres des enfants, mais adresse des messages de paix, d’amour et d’espoir. Elissavéta Anguélova déclare puiser de la sagesse de la vie qu’elle retrouve dans les contes pour enfants et nous explique que les enseignements à en tirer sont en mesure de nous rendre meilleurs. Elle ajoute également qu’il serait bien que nous autres adultes, nous aussi nous lisions des contes, ce qui nous aiderait de chasser le mal et de ne jamais oublier que ce mal que nous faisons à des fois à d’autres personnes sera tôt ou tard puni.
La personne adulte doit de temps en temps se tourner vers le cœur pur de l’enfant dans le but de sentir la bonté en soi-même, car, et j’en suis convaincue, chacun de nous la porte en soi – pense la peintre. – Il n’y a pas de gens mauvais – nous portons en nous l’amour, l’espoir, la paix, et si nous nous tournons vers la personne en lui pensant du bien, c’est aussi du bien que nous en recevrons.
Parmi les sujets miraculeux d’Elissavéta Anguélova se dessine aussi un tableau plus particulier – « le Portrait de famille » à travers lequel comme si la peintre jette un coup d’oeuil inquiet dans l’avenir. On y voit une mère qui tient un fusil, l’un des enfants ayant enfoncé un masque à gaz et le troisième, couché entre les bras de son père.
Cet avenir n’est pas si lointain, il fait même partie de notre vie contemporaine – déclare Elissavéta. – Dans beaucoup de coins du monde les choses ressemblent à ces tableaux – des femmes qui portent des armes, qui luttent sur différents fronts, y compris prennent part dans des guerres pendant que les hommes s’occupent des enfants comme l’auraient fait leurs mères. C’est comme si sont remplacés les rôles des femmes et des hommes dans le monde d’aujourd’hui et c’est exactement ce que la peintre relate sur ses tableaux. C’est notamment le monde qui s’approche, vu toutes ces choses incertaines qui nous entourent.
Heureusement parmi ce puzzle varié de tableaux, le portrait de famille n’est qu’une particule entourée d’un monde sûr et tranquille, celui d’Elissavéta Anguélova.
Cet espoir existe au sein même de chaque être humain – est-elle convaincue. – Nous naissons avec et Dieu merci, je pense que nous gardons cet espoir jusqu’à la fin de nos jours. C’est l’espoir dans la bonté, dans la paix, en Dieu. Peut-être devons-nous tous nous tourner plus vers notre monde intérieur pour ressentir l’amour en nous-mêmes et pour choisir une fin meilleure pour les événements qui marquent notre vie.
Version française : Nina Kounova
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