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Le Réseau national des enfants exige une justice plus humaine

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Les maisons de redressement de l’époque du socialisme, qui accueillaient les ados difficiles et caractériels et qui tentaient par le travail de les faire revenir dans le droit chemin existent de nos jours encore, bien que sous un autre nom – internats disciplinaires. Aux termes de la loi de 1958, des enfants sont enfermés entre quatre murs, privés de liberté, mais encore de droits fondamentaux - droit à l‘éducation, à une vie digne et à l’assistance médicale et psychologique pour fugues et chapardages, pour vagabondage et mendicité.

La campagne “Pour une justice plus humaine des mineurs” place au cœur de son activité la réforme du système de justice pour mineurs – annulation de la loi contre les actes répréhensibles commis par des enfants et des mineurs, fermeture des internats et autres écoles de redressement, application de mesures en adéquation avec la vie actuelle à l’égard des enfants et ados délinquants et enfin, tolérance de la part de la société. 

Снимка« Le rôle de l’Etat n’est pas uniquement de sanctionner, sévir et punir, mais en tout premier lieu d’accompagner les enfants qui ont commis des fautes parce que c’est le seul moyen de les faire renoncer à ces actes répréhensibles – dit Diliana Slavkova, chargée de coordonner les activités du Réseau. – « La grosse majorité de ces enfants, qui, le plus souvent commettent des vols, vivent dans la pauvreté, la violence et la maltraitance et ce sont là les vraies causes de leur basculement dans la délinquance. » 

Chaque année, des milliers d’enfants sont traités comme des délinquants et placés dans ces internats, où, malheureusement ils ne se transforment pas en individus honnêtes, dignes et pleins de bonnes qualités. Les conditions dans lesquelles ils y vivent sont déplorables et très souvent ils deviennent victimes de violences », affirment les activistes du Réseau pour les enfants.

« Les internats se situent dans des endroits isolés, à l’écart des localités, le personnel est débordé, il est en-dessous des effectifs indispensables, il n’est pas en mesure de gérer un aussi grand nombre d‘enfants, qui sont parfois une bonne cinquantaine »  – poursuit son récit Diliana Slavkova. – « L’école disciplinaire de Rakitovo, par exemple, est au bout de la ville, il n’y a pas d’eau chaude et les enfants vont une fois par semaine aux bains publics. Dans ces internats travaillent des personnels qualifiés qui s’investissent à fond dans leur mission, ce qui n’est pas une panacée, non plus, vu que c’est le système qui ne fonctionne pas – d’où l’impossibilité d’accomplir leur travail de socialisation et d’éducation spécialisée. L’Etat ne s’intéresse pas aux chiffres, on ne sait pas combien de ces ados, qui, une fois sortis de ces internats replongent, or le suivi sur le terrain montre que la plupart reprennent leur vie d’avant. »

Un autre problème à signaler - bien souvent la punition infligée est asymétrique à la gravité du délit.

« La Bulgarie a même été condamnée pour certains cas par le Tribunal européen des droits de l’homme – rappelle Diliana Slavkova. – Par exemple des enfants, victimes de trafic d’êtres humains ont été admis dans des internats à titre de lieu de protection faute de structure d’accueil adéquate. Ou bien, pour avoir chapardé un gâteau ou une friandise. Le plus hallucinant a été d’admettre dans ces structures de redressement des enfants de 8-10 ans, ce qui est absolument inconcevable. »

Fermer ces internats disciplinaires et les remplacer par des centres de suivi et d’éducation est une des suggestions inscrites au projet de loi du ministère de la Justice qui attend depuis deux bonnes années pour entrer en salle plénière. Et encore, il prévoit d’aménager ces centres dans des grandes villes et de ne pas admettre plus de 10 enfants par centre. Le projet de loi sur l’application de mesures éducatives figure au programme du parlement pour mai prochain, or à ce jour les ministères concernés ne se sont toujours pas accordés sur les mesures à prendre et les responsabilités à assumer. C’est pour cette raison que le Réseau national pour les enfants continuera de mener campagne et l’accent sera mis sur la nécessité de faire inclure les délinquants mineurs aux groupes de travail dépendant du ministère des affaires sociales, des départements pour la protection des enfants et de leur garantir les services spécialisés adéquats. Tout cela, en parallèle avec son activité menée dans les quatre centres des droits des enfants dans les villes de Sofia, Vratza, Pazardjik et Roussé, où psychologues, juristes et assistants sociaux accompagnent les enfants en conflit avec la loi. « Nous avons fait un excellent travail et les résultats obtenus confirment que c’est l’absence de soutien de la part de la société qui est le maillon faible du système actuel », dit en conclusion Diliana Slavkova.

Version française : Roumiana Markova 

Photos: nmd.bg


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