L’avenir de l’Union européenne a été au cœur d’une discussion organisée à Sofia, dans le cadre de la présidence bulgare du Conseil européen, qui a été consacrée aux perspectives et aux multiples défis que doit relever la famille européenne. La vice-présidente de la République Ilyana Yotova, le député européen Andrey Kovachev et ses anciens collègues Elmar Brok, Ivaylo Kalfin et Evguéni Kirilov sont intervenus sur le thème « Toutes les routes mènent à l’Europe. Perspectives d’une alliance fédérale »….

D’après Ilyana Yotova :

La Bulgarie remplira ses engagements en tant que présidente du Conseil de l’Union européenne, mais il est important pour nous que toutes les décisions prises au cours des 6 mois, fassent partie du grand projet de refondation de l’Europe. Et pour ce faire, nous devons avoir une vision claire sur ce que nous voulons et sur la voie dans laquelle nous nous sommes engagés. Nous avons besoin de discuter du manque de courage parfois quand il s’agit de faire des choix politiques importants, ou quand nous nous enfermons derrière les portes des institutions européennes, s’éloignant des citoyens qui ont de plus en plus du mal à nous suivre…

La présence des Balkans occidentaux dans l’agenda européen est un pas politique très courageux et très important, alors que le prochain sommet UE-Turquie en mars à Varna, n’aura rien d’un échange de poignées de main protocolaire. Ce sera certainement une des discussions politiques les plus délicates et complexes que le premier ministre bulgare devra orchestrer dans le cadre de la présidence bulgare.

Les participants à la discussion ont été unanimes au sujet de l’adhésion de la Bulgarie et la Roumanie à l’espace Schengen. Un retard dû à des raisons politiques et populistes, invoquées principalement par les Pays-Bas qui cherchent à garantir leur propre sécurité. Le député européen Andrey Kovachev a déclaré que tous les pays doivent œuvrer pour une Union européenne plus forte et unie. Mais il a noté les réticences contre une politique étrangère plus puissante de l’Union, exprimées dans les déclarations de certains leaders qui ne sont pas d’accord avec les lignes de la politique et la sécurité, dictées par Federica Mogherini. L’ancien député européen Evguéni Kirilov a rappelé que l’Union européenne a été fondée pour faire régner la paix sur le Vieux continent.

Dans son intervention, le vice-ministre des Affaires étrangères Géorg Guéorguiev a attiré l’attention sur la pertinence des messages que les politiques doivent adresser. Le seul moyen de combattre l’euroscepticisme des citoyens de l’Europe :

L’Etat bulgare n’a jamais soutenu les actions en porte-à-faux, qu’il a toujours craintes parce qu’elles peuvent porter atteinte à l’intégrité de l’Union européenne. Mais, confrontés à ce type de comportements, nous devons chercher à savoir ce qui les a provoquées. Ce qui fait naître les doutes et les remises en questions… La Bulgarie et le gouvernement bulgare montrent que non seulement ils travaillent pour une union forte, mais ils obtiennent aussi des résultats en ce sens. Depuis notre adhésion à l’Union européenne, en 2007, nous menons une politique cohérente, raisonnée et disciplinée. Nous l’avons montré lors de la crise financière et économique, mais aussi nous le démontrons chaque jour en protégeant au mieux les frontières extérieures de l’Union…

Guéorg Guéorguiev a ajouté que les institutions qui sont censées représenter les pays membres portent une immense responsabilité et doivent envoyer des messages qui arrivent correctement à chacun des citoyens européens. Dans le cas contraire, un gouffre de l’incompréhension se creusera de jour en jour, car tout le monde ne comprend pas les tenants et les aboutissants de l’union européenne.

Thèse soutenue au demeurant par le président de l’Union des fédéralistes européens, Elmar Brok qui a souligné que pour continuer d’exister, le projet européen a besoin du soutien des citoyens de l’Europe.

Version française : Sonia Vasséva