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Le Musée ethnographique de Plovdiv fait la part belle au talent des orfèvres bulgares

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A l’époque de la Renaissance bulgare (fin 18e – début 19e s.), les joailliers bulgares, ne se bornaient pas à ciseler des bijoux somptueux, à créer de véritables merveilles et à en faire commerce au delà des frontières de l’empire Ottoman. Vivant dans le confort matériel, néanmoins ils avaient toujours présent à l’esprit le grand rêve de tous les Bulgares – recouvrer la liberté. C’est pour cela que tous les artisans étaient guidés par cette idée et ils unissaient leurs efforts au nom de l’enseignement dans des écoles bulgare et au nom de l’autonomie de l’église - étapes incontournables dans le grand combat pour la libération de la patrie.

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Le Musée ethnographique de Plovdiv accueille une exposition, qui montre les plus belles pièces, illustrant le savoir-faire de l’orfèvrerie, le métier d’art qui a fleuri en terre bulgare – la haute joaillerie, avec ses parures en métaux précieux et pierres fines, et la simple bijouterie qui réalisait des bijoux de maillechort, comme on dit de nos jours des bijoux fantaisie.

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« Les joailliers ne sont pas de simples artisans, ils sont de véritables artistes – dit Grozdélina Guéorguiéva, curatrice de l’exposition au nom poétique “ Des bracelets tintent sous l’oreiller ”. On leur confiait la création de bijoux en filigrane, en émaux, sertis de plaquettes de nacre et l’Eglise leur passait commande de vases sacrés. Les objets du culte que nous exposons sont des pièces uniques – plats à offrande, calices en or, en argent ou filigranés.»

En plus des parures délicates et des objets décoratifs et de luxe, l’exposition lève le voile sur leur facture et présente au public les outils des orfèvres, dont se servent aujourd’hui encore ces artistes qui font entrer la beauté dans nos foyers et rendre agréable notre quotidien.

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« Ces métiers d’art décollent et prospèrent dans les années 80 du 18e s. – poursuit ses explications Grozdélina Guéorguiéva. - En 1773 le sultan Mustapha III édicte un décret autorisant les populations asservies à exercer divers métiers et à s’unir en guildes, d’où l’essor de l’artisanat et de la manufacture. Et effectivement cette couche d’artisans à l’esprit entreprenant et novateur génère un épanouissement économique, parce que les marchands aisés voyagent pour écouler leurs produits, s’ouvrent au monde, constituent l’ossature du peuple. Ils forment la classe moyenne, le socle fondateur de la prospérité sur nos terres. Ces maîtres artisans avaient forgé des codes stricts de travail et d’échanges, ils oeuvraient pour l’empire et quand ils voyageaient pour les besoins du commerce et de la fabrication créaient des contacts avec leurs partenaires étrangers. Et c’est à ces hommes à l’esprit libre que nous devons cet héritage, cet apport précieux à l’identité bulgare, forgé à l’époque de la Renaissance nationale. »

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La boucle de ceinture est une des parures féminines incontournables, qui doit orner la ceinture de chaque jeune mariée pour la distinguer des jeunes filles. Avant l’asservissement du pays, la boucle était un accessoire réglementaire des ceinturons des militaires, mais à la perte de l’indépendance, cet accessoire est passé à la ceinture des femmes. La boucle la plus répandue était de forme carrée ou ronde, à la différence des boucles en forme de feuille qui venaient d’Orient et faisaient allusion aux yeux qui conjurent le mauvais sort. « En règle générale, toutes les parures féminines sont des accessoires apotropaïques, des talismans qui détournent les forces maléfiques – ajoute Grozdélina Guéorguiéva qui donne en exemple la parure en argent, qui cache le regard de la jeune mariée lors de la cérémonie du mariage pour en éloigner les mauvais esprits.

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« Les bijoux pour femme sont les plus somptueux parce que la tradition voulait que la famille du jeune homme offre à sa promise le plein assortiment de bijoux et plus de pièces il y en avait, plus riche était la famille dans laquelle entrait la jeune femme – dit encore la curatrice de l’exposition. – Un des bijoux qui attire le plus les regards est un collier au look heavy metal. Et quand on y pense, il est difficile de croire que  certains des bijoux que nous exposons étaient portés il y plus d’un siècle.»

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Cette riche et somptueuse exposition au Musée ethnographique de Plovdiv est ouverte au public jusqu’au 15 novembre 2018.

Version française Roumiana Markova

Photos: ethnograph.info


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