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L’état des chemins de fer bulgares se dégrade lentement faute de réformes, d’argent et de voyageurs

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Photo: BGNES

Aujourd’hui, quand on parle d’Hyperloop, TGV et autres trains à grande vitesse qui roulent à plus de 300 km/h, les Chemins de fer d’Etat bulgares (CFEB) se dégradent lentement car incapables de s’adapter aux conditions modernes. On dirait qu’ils sont figés sur le début du siècle dernier quand les locomotives à vapeur remorquaient leurs wagons à la modeste vitesse moyenne de 30 km/h et quand les gares étaient les bâtiments les plus jolis dans les localités.

Mais aujourd’hui tout cela est oublié, les transports ferroviaires conservent leurs atouts mais ils sont toutefois obligés à être compétitifs car devant pouvoir faire face aux autres modes de transports. Ceci exige des réformes dans les chemins de fer pour qu’ils soient compatibles avec les temps modernes. Il semble cependant que tout cela n’est pas possible pour les CFEB qui malgré les subventions permanentes de la part de l’Etat et les projets de modernisations réalisés avec l’assistance financière européenne à hauteur de centaines de millions d’euros, ne font que perdre des clients – corporatifs et individuels. Et cela pour la simple raison qu’ils n’arrivent toujours pas à être à la hauteur des exigences des passagers bien que restant toujours les transports les moins chers.

Le ministre des Transports Rossen Jeliazkov a lui-même qualifié la situation dans les CFEB comme « à court d’idées – il manque des idées sur le développement ». Ceci est certainement une des raisons pour lesquelles 3 membres du Conseil d’administration y compris le directeur exécutif de la compagie Vladimir Vladimirov ont démissionné il y a un mois. Pour le moment leurs postes restent vacants et cela ne fait que confirmer une nouvelle fois l’absence d’idées et de projets pour l’avenir des chemins de fer.

Dans le contexte de cette impuissance administrative et managériale les chiffres qui illustrent la crise au sein des CFEB qui se plaignent de manquer de tout – d’argent, de passagers, de cargo, de locomotives, de wagons, etc., semblent logiques. L’année dernière les chemins de fer ont transporté 21 millions de voyageurs (99 millions en 1989,  la dernière année du communisme en Bulgarie) et ont reçu des subventions de l’Etat à hauteur de 114 millions d’euros. La vitesse moyenne des trains en Bulgarie est de 45 km/h. Le pays ne dispose pas de locomotives capables de rouler à plus de 120 km/h. N'en parlons pas des accidents presque réguliers, y compris des incendies dans les locomotives, ni des repoussantes conditions offertes aux voyageurs dans les wagons sales et sans aucune climatisation.

Quand on parle d’argent il faut mentionner que les CFEB ont une dette sur une émission d’obligations en 2017 de l’ordre de 52.5 millions d’euros. Le gouvernement a décidé en octobre de rééchelonner jusqu’au 30 décembre 2019 le paiement de cette dette. Pendant les années 90 les chemins de fer avaient obtenu un crédit de la Banque mondiale de 235 millions d’euros et personne n’avait ressenti aucun effet positif suite à cet investissement. Il y a une dizaine de jours l’Union européenne a annoncé qu’elle investirait 293.4 millions d’euros du Fonds de cohésion dans la modernisation des lignes de chemins de fer entre Plovdiv et Bourgas de manière à ce que soient ainsi reliées quelques-unes des plus grandes villes bulgares à l'un des ports les plus importants sur la Mer Noire. Ceci aura également des retombées positives sur la construction de la ligne à grande vitesse du corridor Orient/Méditerranée orientale du réseau transeuropéen des transports (TEN-T), reliant l’Europe Centrale à l’Europe du Sud-est. Ces injections financières ne semblent toutefois pas suffisantes car les autorités à Sofia ont finalement décidé d’octroyer aux CFEB une partie considérable de la concession de l’aéroport de Sofia qui traine depuis longtemps. Rien que le versement préliminaire dans le cadre de cette concession se monte à 280 millions d’euros.

Version française : Vladimir Sabev



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