Pour la première fois de son histoire de 90 ans, le Philharmonique de Sofia s’est produit devant un public chinois qui l’a chaleureusement acclamé. Les musiciens bulgares ont joué à Chongqing, la 4^e ville de l’Empire du Milieu.

Nous avons rencontré Vladimir Djambazov, joueur de cor d’harmonie de longue date dans l’orchestre, compositeur et organisateur, en l’occurrence, de la tournée :

C’était notre première tournée en Chine et je suis heureux que tout se soit très bien passé. Moi, personnellement, je suis depuis 38 ans dans cet orchestre et l’on peut dire que j’ai fait le tour du monde avec, y compris dans des pays de l’Extrême-Orient. Mais c’est pour la première fois que nous montions sur scène devant un public chinois. Et mes collègues et moi, nous sommes heureux d’avoir été découverts et ovationnés par 10 000 chinois au moins, qui savent maintenant où se trouve la Bulgarie. En l’espace de 20 jours, nous nous sommes produits dans 12 villes dont Shanghai, Dalian, Chéngdū, Ningbo, Pékin, entre autres. Nous avons aussi joué à Chongqing, qui compte 30 millions d’habitants où vivent 14 ethnies différentes ! Une méga-métropole qu’on a du mal à décrire, tellement c’est immense…Et pourtant, ils réussissent à monter des projets qui aboutissent. Justement, nous avons joué dans des salles de concerts toutes neuves, avec une architecture et une acoustique formidables. Ces dernières années, la Chine s’ouvre de plus en plus sur le reste du monde, surtout dans la sphère de la culture. Dans le public, il y avait des familles entières avec enfants…

Pour ce qui est de l’organisation de cette tournée, elle n’a pas été très facile, à cause des longs vols et du temps nécessaire pour les déplacements d’une ville à l’autre. Nous sommes partis 52 musiciens, la moitié des effectifs du Philharmonique. Nous avions aussi invité des solistes, notamment la soprano Maria Tsvétkova-Madjarova, et le ténor serbe Deyan Maximovic. Pour ce qui est des œuvres interprétées, nous avions choisi des œuvres de Strauss /père et fils/, des airs d’opéras et d’opéras comiques, les danses hongroises de Brahms, que nous avions déjà joué à l’occasion de nos concerts de Noël et du Nouvel an. J’ai remarqué que le public chinois est très réceptif, très sensible à la musique, très respectueux aussi des musiciens. Je voyais même par moments des personnes qui battaient la cadence, comme si elles faisaient partie de l’orchestre…

Deux chefs d’orchestre se sont relayés lors de la tournée du Philharmonique de Sofia en Chine, Constantin Ilievski et Anthony Armore / Italie/USA/. Pendant son séjour, l’orchestre a reçu de nombreuses invitations pour de nouveaux concerts au Pays du Milieu…

Photos: archives personnelles