Une fillette qui va en classe à l’école Youri Gagarine (le premier cosmonaute) et dont le rêve est de marcher dans ses pas voit le jour et grandit à un moment charnière entre deux époques – l’effondrement du communisme et les timides avancées de la démocratie. Et voilà que d’année en année la fillette change et change aussi le décor de son enfance – les rues sont de plus en plus défoncées, les marques des voitures de plus en plus nombreuses et inconnues, les pyramides financières surgies du néant et y retournent vite fait, les banques qui font faillite …
L’histoire, vue et décrite par cette fillette témoigne de l’échec du régime totalitaire et de l’irruption de la démocratie dans notre vie balayant sans ménagement notre système de valeurs, a paru en 2016 chez Gallimard collection Verticales et a obtenu le prix André Dubreuil du premier roman. Son auteur est Elitza Gueorguieva née en 1982 à Sofia – témoin direct de ces années de changements personnels et sociaux.
Elitza Gueorguieva vit en France depuis l’âge de dix-huit ans. Titulaire d’un master de création cinématographique (2008) et d’un master de création littéraire (2015) à l’Université Paris-8, elle mène de front de multiples projets artistiques - documentaires de création vidéo, écriture littéraire et performances. Rédigé en français “Les cosmonautes ne font que passer” a été le thème pour la soutenance de son master de création littéraire. Texte fouillé et bien structuré il a nécessité très peu de remaniements et il en est sorti le roman qu’on connaît. Elitza, elle, pense que l’humour triste et l’auto ironie du roman lui font gagner la sympathie des lecteurs bien qu’ils ne connaissent pas les détails des événements relatés. Et couronné par le prix de premier roman il a été présenté dans des lycées.
« En fait c’est grâce à ce prix du premier roman que j’ai fait le tour de beaucoup de lycées pour y présenter mon livre – dit Elitza Gueorguieva. – Ce roman c’est dans une grande mesure ma vie mais aussi la vie des Bulgares en général. Lors de ma première venue en France, j’étais encore au lycée et en parlant avec les jeunes de mon âge je me suis rendue compte qu’ils n’avaient jamais vécu dans un cadre aussi stimulant - bien que difficile au plan social, néanmoins intéressant et riche en potentiel. On a grandi beaucoup trop vite, quelque part, et cet énorme changement nous a tous marqués. »
Et de poursuivre :
« Pour que les lycéens en découvrant cette histoire puissent en prendre conscience, s’en pénétrer, je m’entretiens au préalable avec leurs professeurs de lettres, de géographie, d’histoire – dit encore Elitza Gueorguieva. – Et pendant les cours les professeurs leur dévoilent le sujet tout en plantant le décor, le contexte historique de l’effondrement du Mur de Berlin. »
Et tandis qu’en Bulgarie l’enseignement du communisme dans les écoles continue de faire débat, en France il est entré au programme d’histoire contemporaine en classe de terminale. Comment faire pour élucider la nature de ce régime ?
« Je crois, dit Elitza Gueorguieva, qu’avant d’aborder l’enseignement de l’histoire il serait bien de passer par les arts, les lettres, le cinéma, afin qu’elle ne se limite pas à une simple énumération de faits abstraits. – Par exemple, l’approche personnalisée dans le roman permet aux ados de le comprendre beaucoup plus facilement, bien qu’ils n’aient pas vécu dans un contexte économique pareil. D’autant qu’ils ont, eux aussi des préférences pour les marques de chaussures et qu’en page quatre de la couverture on peut lire : «Ton grand-père est communiste. Un vrai, te dit-on plusieurs fois et tu comprends qu’il y en a aussi des faux. C’est comme avec les Barbie et les baskets Nike, qu’on peut trouver en vrai uniquement si on possède des relations de très haut niveau. Les tiennes sont fausses…» Voilà comment grâce à des détails de ce genre qu’on établit le parallèle entre ce qui compte et le quotidien de n’importe quel ado, où qu’il vive. »
L’actualité d’Elitza Gueorguieva : elle termine son dernier film qui met en scène l’histoire d’une jeune Biélorusse et la mystérieuse disparition de son père. Et encore - elle travaille sur sa participation à un recueil de textes d’écrivaines d’Europe de l’Est. Quant à son roman “Les Cosmonautes ne font que passer” il a été retenu pour le prix de la сollection Folio de Gallimard en concurrence avec 130 autres titres.
Version française: Roumiana Markova
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