Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Saint Georges et c’est une bonne occasion de nous tourner vers nous-mêmes pour voir à quel point nous défendons notre foi, à quel point nous sommes prêts à nous sacrifier au nom de nos principes et avons le courage de les défendre à haute voix…

Un jeune soldat vainc l’empereur romain Dioclétien sans arme mais en souffrant le martyre et en sacrifiant sa vie au nom de son Dieu. Et même si Saint Georges occupait un poste de responsabilité dans l’armée et qu’il faisait partie du Conseil d’Etat et du tribunal militaire, il trouve la mort en 303 comme un martyr ne voulant pas renier sa foi et ses convictions chrétiennes, puisque croyant au plus profond de lui-même que Dieu est la vérité!

Le sacrifice représente le sésame de plusieurs choses que nous pouvons faire dans notre vie – déclare le docteur Zlatina Karavaltchéva du Centre des initiatives éducatives « Dveri » (Portes). – Ce n’est un secret pour personne que nous tous, nous aspirons à gagner plus à un prix moindre. Mais rien ne peut être gagné si nous ne sommes pas prêts à nous sacrifier pour la cause à laquelle nous croyons et qui mérite ce sacrifice. Et rien ne sera productif si l’on ne ressent pas le mal en se sacrifiant au nom de ses idéaux.

Saint Georges a lui-même rencontré Jésus et tout comme lui il a subi le martyre et a souffert, traçant la voie des martyrs qui plus tard, marcheront sur ses pas. A la différence de ce que le saint a subi, il est peu probable qu’aujourd’hui Jésus attende de nous de pareilles souffrances. Plus encore, même si nous avions des preuves incontestables de la foi en Dieu, nous pourrions au moins nous poser la question à quoi servirait de nous consacrer à une cause noble.

Il ne peut pas y avoir des êtres humains qui ne se soient jamais sentis offensés et qui n’aient jamais eu du mal à accepter un comportement d’autrui qu’ils n’avaient pas mérité. – Et si nous avons toujours le sentiment d’avoir souffert injustement, il serait bien de ne pas rester indifférent pour la seule et unique raison de ne pas troubler notre train de vie paisible. Quand nous sommes témoins de comportements injustes, notre conscience oppressée risque de se transformer en bombe à retardement qui peut, tôt ou tard, exploser en nous-même. C’est pourquoi le plus important qu’on peut faire c’est d’essayer de ne pas étouffer notre conscience mais de trouver des efforts pour vaincre la peur. 

Il est vrai que très souvent nous avons peur de tendre la main à ceux qui souffrent injustement et qui se sentent défavorisés. Nous préférons nous indigner sur les réseaux sociaux au lieu de sacrifier notre confort et faire des efforts pour aider ceux qui souffrent.

Quand la société ne traverse pas de périodes critiques, les gens se détendent et ne pensent qu’à leurs problèmes les plus prosaïques – ajoute Zlatina Karavaltchéva. – Si cependant les choses se compliquent et la société doit faire face à des choix critiques (persécutions, guerres ou autre épreuve), on voit clairement ce qu’on a « bâti » et laissé derrière soi au fil des années. L’épidémie de nos jours représente une telle épreuve qui rend visibles les petites victoires que chacun de nous a remportées en temps de paix, tout comme on peut voir combien d’entre nous ont été obligés de faire face à des difficultés, ce qui leur aurait appris à se battre. Si nous n’avons jamais été de héros dans notre quotidien et n’avons jamais remporté nos petites victoires dans des combats que nous avons menés avec nous-mêmes, avec notre propre égoïsme, nous ne pourrions jamais sortir vainqueurs de ce grand combat que nous menons actuellement.

Photos: BGNES et Diana Tsankova