Bien que la motion de censure déposée par les socialistes ait été rejetée, les contestataires ont décidé de poursuivre leur mobilisation et de rester dans la rue. Ceux-ci ont pour la première fois clamé avoir des objectifs qui ne pourront être réalisés même si les démissions du premier ministre et du procureur général étaient déposées. Le mécontentement qu’expriment les protestataires qui plaident pour un démontage complet de l’Etat rappelle les événements du 10 novembre 1989, mais 30 ans plus tard.
On peut en effet faire un parallèle avec la date du 10 novembre et celui-ci est même plus qu’évident. – déclare le politologue Evguénii Daynov dans une interview à Radio Bulgarie – C’est une manifestation civilisée de gens qui souhaitent vivre dans un pays européen normal dans lequel les lois sont respectées et où les litiges ne se règlent pas par la force. Ces protestataires civilisés ne souhaitent plus être dirigés par des barbares, ce qui les rend énergiques et donne aux manifestations l’apparence d’une stabilité et de fermeté.
Selon le politologue, la revendication des contestataires se rapportant à la convocation d’une Assemblée constituante est très difficile à réaliser. Daynov pense toutefois que des changements démocratiques pouvaient se produire même sans que soient impérativement apportés des amendements à la Loi fondamentale, de la même manière dont tous les Etats est-européens l’avaient fait après la chute du Mur de Berlin, à l’exception de la Bulgarie.
Après le vote de défiance rejeté, réclamé par le PS, GERB ferait tout son possible pour rester au pouvoir, pense de son côté Svetlin Tatchev, sociologue à « Gallup International ».
Le gouvernement refuse de démissionner afin d’éviter qu’un cabinet intérimaire soit formé par le président Radev – poursuit-il dans un entretien accordé à Radio Bulgarie. – D’autre part, il serait important de voir si la pression de la rue se maintiendra car c’est le seul et unique moyen d’obliger le gouvernement à se retirer en bloc. Les plus réalistes à l’heure actuelle semblent pourtant les remaniements ministériels que le gouvernement vient d’annoncer. Il existe aussi la possibilité de former un cabinet d’experts dans le cadre de l’actuelle législature.
Quant à l’argument émis par le gouvernement Borissov selon lequel il ne faut absolument pas démissionner afin d’éviter qu’un cabinet intérimaire soit formé par Radev, Evguenii Daynov est catégorique :
GERB brandit l’épouvantail « gouvernement intérimaire » qui serait éternel car Roumen Radev disposerait de tout le pouvoir et allait faire venir les Russes. Ce sont des absurdités inventées par des gens qui nous prennent pour des imbéciles. Les fonctions d’un gouvernement intérimaire sont clairement définies, ainsi que ses prérogatives. Primo, celui-ci fonctionne sans parlement et n’est pas en mesure de faire passer des lois. Secundo, sa principale obligation est d’organiser des législatives anticipées, et tertio, nous avons déjà eu à plusieurs reprises des gouvernements intérimaires, dont un cabinet formé par Radev qui a si bien préparé les élections que GERB les a remportées.
Quel est pourtant le scénario le plus probable dans un proche avenir ?
Boyko Borissov est dans tous les cas à la fin de sa vie politique – c’est bien visible sur son visage, dans la façon dont il marche, dans ses gestes – Je ne pense pas que GERB soit en mesure d’exister avec en tête un leader en déclin. Ceci dit, son parti devra désormais payer le prix politique de ce qui se produit au moment-même où nous dialoguons avec vous – Le MDL et Delyan Péevski sont en train de prendre le contrôle sur le cabinet de Borissov, comme ils l’avaient si bien fait avec le cabinet intérimaire d’Orécharski, ce qui fait que des ministères entiers refusent d’obéir au premier ministre.
En cas de législatives anticipées GERB sera très probablement à nouveau la première force politique dans la mesure où la principale force de opposition en la personne du PS a de gros problèmes à résoudre à l’intérieur du parti – pronostique Svetlin Tatchev. D’autre part il existe déjà de nombreux nouveaux acteurs politiques mais je ne suis guère sûr s’ils sont déjà prêts à se présenter à des élections car c’est seulement en ce moment qu’ils constituent leurs formations.
Photos: BGNES et archives personnelles
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