Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2024 Tous droits réservés

Les manifestations sauront-elle accoucher d’une nouvelle politique ?

Photo: EPA/BGNES

La réticence des autorités à entendre les voix de la mobilisation, qui réclament la démission du gouvernement et du procureur général depuis près d'un mois, alimente la détermination des manifestants à faire aboutir leurs revendications. Les routes bloquées sont de plus en plus nombreuses, il en va de même pour les villes qui se joignent à la mobilisation, les Bulgares de l’étranger sont de plus en plus nombreux à protester – tel est l’été bulgare 2020.

De l’avis du psychologue politique, la prof. Antoaneta Christova, la mobilisation n’a pas un caractère structuré car les gens des places ne s’associent à aucun parti politique.

“Nous avons deux scénarios pour l’évolution de la mobilisation, a-t-elle expliqué devant la RNB. Le premier concerne la démission du cabinet et la mise en place d’un gouvernement intérimaire, formé par le président Roumen Radev. Mais ce scénario est fort peu probable car il existe dans la société un manque de confiance par rapport à toutes les institutions officielles. Le second scénario consiste à mener un dialogue avec les contestataires et accepter partiellement leurs revendications jusqu’aux législatives régulières ”.

En dépit des remaniements ministériels et de certaines mesures sociales, le gouvernement n’a toujours pas réussi à réduire le caractère ultimatif des propos à son égard, ni à entamer un dialogue avec les contestataires. Dans de telles conditions de haute tension, il n’y a pas que les jeunes, mais toute la société qui sont devenus politisés et cela est le résultat du sentiment d’injustice, considère Kaloyan Valchev, politologue et auteur de la plateforme de la jeunesse d’analyses « En bloc ».


“De ce point de vue, nous, les jeunes, nous ne sommes pas plus spéciaux – dit-il dans une interview pour la RNB. On nous qualifie d’avant-garde de la mobilisation car nous sommes quelque chose de nouveau et je pense que la politisation des jeunes pourrait donner des résultats positifs. Quand la plupart d’entre nous se sont socialisés cela c’est passé dans un environnement extrêmement hostile par rapport à la politique et la façon dont elle est pratiquée. C’est pour cette raison qu’une grande partie des jeunes gardent leurs distances par rapport à la politique. Mais c’est justement cet espoir qu’on voit émerger sur les places qui pourrait inciter les jeunes à rejoindre la politique pour lutter pour leurs idées comme ils le font déjà avec la mobilisation.”

En 2013, quand se sont tenues les protestations de masse les plus grandes – contre le gouvernement de Plamen Orécharski, l’écrivain Vladimir Zarev a décrit l’insurrection populaire dans son livre “Le Pont des Aigles”. « Malheureusement, cette mobilisation a créé l’illusion de l’existence déjà en Bulgarie d’une société civile capable de contrôler la gouvernance hystérique et égoïste », a déclaré à cette époque l’écrivain. Mais aujourd’hui est-ce que vraiment quelque chose a changé ?

“Le GERB détient depuis 10 ans tout le pouvoir qui a été transformé par le premier ministre en pouvoir personnel – nous dit l’écrivain. – Boyko Borissov résout tous les problèmes, mais malheureusement la machine de l’Etat ne fonctionne pas, la société est pourrie, on distribue des moyens financiers a divers oligarques et le plus grand problème – la corruption, est toujours là”.

La mobilisation ne concerne pas uniquement des problèmes sociaux, elle a plutôt pour but de réaliser une idée salutaire pour toute la nation, estime encore Vladimir Zarev. Il associe ses espoirs d’unité de la société civile et de contrôle de « l’égoïsme hystérique des partis et des oligarques ” aux jeunes des places qui accèderont un jour au pouvoir.

Edition: Diana Tzankova/Krassimir Martinov

Photos : EPA/BGNES



Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

Ivan Kondov

La Bulgarie soutient l'adhésion de la Serbie et du Kosovo à l'OIF...

Le ministre des Affaires étrangères Ivan Kondov est à la tête de la délégation bulgare à la 45e session de la Conférence des ministres de la francophonie qui se tient ce 3 octobre à Paris. Au forum prennent part les ministres des Affaires étrangères des..

Publié le 03/10/24 à 09:20

La Bulgarie est prête pour le Schengen terrestre...

"Aucun changement n'est intervenu dans l'environnement de la sécurité depuis le 31 mars lorsque la Bulgarie a adhéré à l'espace Schengen par les airs et par mer". C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Intérieur Athanas Ilkov lors d'une réunion de travail..

Publié le 03/10/24 à 08:55

Dimitar Glavtchev : "Pour le moment, la sécurité du pays n’est pas menacée"

"À l’heure actuelle, il n’existe aucune information selon laquelle la sécurité des citoyens bulgares serait menacée . Néanmoins, des mesures renforcées ont été prises dans le pays, les endroits stratégiques seront mis sous surveillance". C’est ce qui..

Publié le 02/10/24 à 19:43