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Les manifestants sont formels : "Pas de redémarrage avec des politiques compromis"

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Photo: Darina Grigorova

La manifestation nationale du 2 septembre, proclamée comme la "Grande Mutinerie populaire" a démarré en présence d’un dispositif renforcé des forces de l’ordre. Des voitures de police et des camionnettes avaient été stationnées depuis l’entrée de l’Assemblée nationale, sur le boulevard Dondoukov, jusqu’au carrefour avec le boulevard Vassil-Levski bloquant la circulation. Seules les personnes qui travaillent dans les édifices situés dans le périmètre de sécurité étaient autorisées à traverser les cordons des policiers. Ces mesures n’ont pas empêché les protestataires de pénétrer dans ledit Triangle du Pouvoir et exprimer leur mécontentement.

Sur la place, ils étaient de tous les âges et de tous les horizons sociaux, rassemblés par la volonté d’en finir avec le statu quo dans la gouvernance du pays.

Selon Deya Yordanova, les gens sont opprimés par l’incompétence des  gouvernants, la corruption et les incapables qui ont acheté leur diplôme et réussi à accéder à des postes élevés dans l’administration. 

„J’ai besoin de changement – poursuit Deya Yordanova. – Je pense que ces 56 jours en disent assez, qu’ils sont un délai largement suffisant pour leur faire comprendre qu’ils doivent céder la place à des personnes nouvelles avec des idées nouvelles. Il est impossible qu’il n’y ait pas d’alternative à un gouvernement tellement arrogant, corrompu et incapable. Nous résigner et accepter cette idée c’est abandonner, baisser le bras. Nous ne pouvons pas céder à des arguments pareils. Les protestataires sont formels : les gouvernants sont totalement discrédités, tant au niveau national qu’à l’international.
"Ce gouvernement a fait son temps, il est au bout du rouleau – dit M. Martchev. – Il ne peut plus mentir à toute la nation, lancer l’idée d’une nouvelle Constitution et d’un nouveau départ. Ces gens-là ne peuvent plus rien donner au pays."

"Nous ne voulons pas qu’ils rédigent une autre Constitution – Methodi Christov est formel. – Ils sont finis. Ils ont saccagé le pays, ils l’ont bradé."
A côté de lui, M. Raytchinov, un homme âgé, ingénieur diplômé, éructe son indignation à cause de l’industrie qui a été ruinée et, qui, poursuit-il, avait fait accéder la Bulgarie à une bien meilleure place au plan économique.

"Je suis ingénieur en mécanique et titulaire d’un doctorat en sciences techniques. Cela me fait mal de voir comment tout a été détruit, laissé à l’abandon – dit M. Raytchinov pour RB.  – Toute ma vie active je l’ai  passé dans une usine construite du temps du tzar Ferdinand et dont aujourd’hui il n’en reste rien. En ces 30 dernières années j’ai été un témoin impuissant de tout ce qu’on détruit, surtout au cours des dix dernières années, lorsque la mafia s’est approprié tout l’Etat. Maintenant je suis ici, parce qu’il est grand temps que cette mafia dégage, elle et son gouvernement."

Silvia Sérafimova est philosophe de formation et elle a choisi la Finlande pour y vivre. Sa motivation de se joindre aux protestations de Sofia est sa volonté de vivre dans un Etat de droit :

"Ce n’est même plus un théâtre de l’absurde, mais c’est plutôt un sketch de l’absurde – souligne Silvia Sérafimova. – Les comédiens sont des gens de talent, ils se sont consacrés à leur mission, or ici nous sommes devenus témoins d’une farce. Mon plus grand souhait c’est d’avoir vraiment un meilleur avenir pour nous, mais aussi pour nos enfants et nos proches."

Interrogée sur l’alternative qu’elle verrait en cas d’une éventuelle démission du gouvernement en place, elle répond:

"Dans tout changement les alternatives cristallisent progressivement. Si l’on milite pour défendre ses droits et ses valeurs de citoyen, l’alternative finira par émerger, toujours."

Photos: Darina Grigorova



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