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Il y a 143 ans, Sofia échappait à un incendie dévastateur grâce à la diplomatie européenne…

Sofia avant la libération. La basilique "Sainte Sophie" (au milieu)
Photo: wikipedia.org

Il y a 143 ans, à la veille du 4 janvier, en pleine guerre Russo-turque (1877-1878), Sofia échappait de justesse à un incendie ravageur qui aurait exterminé tous ses habitants, grâce à un facteur imprévisible qui a fait éviter le pire à la capitale de la Bulgarie…

Nous sommes en 1878. Dans la nuit hivernale du 3 au 4 janvier, on entend toujours le grondement des canons qui sèment la terreur dans la ville et pétrifient de peur ses habitants. Le vent cinglant et glacial de ce mois de janvier fouette les potences macabres érigées par les Turcs. Les troupes libératrices russes, guides par le général Gourko se dirigent vers Sofia.

A ce moment particulièrement décisif, les Ottomans comprennent qu’ils doivent au plus vite quitter la vie pour sauver leur peau. Leur commandant, Osman Nouri pacha, ordonne le repli en direction de Pernik, à une vingtaine de kilomètres de Sofia. Mais il donne aussi l’ordre de mettre le feu à la ville et d’exterminer toute sa population. Les autorités ne manquent pas d’avertir les consuls des pays étrangers qui doivent quitter au plus vite les lieux, car Sofia sera mise à feu et à flammes. Mais les autorités ottomanes se heurtent à une riposte décisive de la part des diplomates européens.

Les consuls de France, Italie et Autriche-Hongrie, Léandre François René le Gay, Vittorio Positano et Josef Waldhart déclarent ouvertement vouloir rester sur place en signe de solidarité avec la population locale. Une détermination qui n’est pas sans créer des tensions diplomatiques et qui aboutit aussi à l’annulation de l’ordre d’incendier Sofia…

Léandre François René le Gay et Vittorio Positano
Quant aux Ottomans, ils pensaient que l’hiver rude allait dissuader l’armée russe de libérer la ville. Mais peine perdue ! A la veille du 4 janvier, les troupes turques se replient avant de prendre la fuite, ce qui permet aux troupes russes de s’emparer de l’Hôtel de Police et de retirer le drapeau turc.

Le 4 janvier 1878, vers 11H00, le général Gourko arrive sur le « Pont des Aigles » emblématique pour Sofia, accueilli avec un enthousiasme sans pareil et les larmes aux yeux des riverains. La future capitale de la Principauté de Bulgarie est libérée…

Arrivée solennelle du général Gourko à Sofia, le 4 janvier 1878. Peinture: Dimitar Gudjénov
Aujourd’hui encore, les Sofiotes sont reconnaissants à leurs libérateurs et aux diplomates et consuls européens qui ont réussi à éviter le pire à la capitale de la Bulgarie. Une des prémices, selon les historiens, de l’unité et la solidarité européennes, concrétisées dans l’Union européenne dont la Bulgarie fait partie depuis 2007.

En ce 4 janvier, une cérémonie religieuse sera célébrée en l’église « Sainte Nédélia » et des gerbes de fleurs seront déposées au pied du monument du Soldat volontaire bulgare. Un carillon de cloches rappellera l’héroïsme et la solidarité des combattants pour la liberté.

Vénéta Nikolova

Crédits photos : wikipedia.org et archives



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