Nous célébrons en ce 6 août la Divine Transfiguration, une des douze fêtes dédiées à Dieu qui remonte à l'aube de la religion chrétienne. Comme nous apprend la Bible, Jésus- Christ voulait préparer ses disciples à affronter les humiliations et les souffrances - sa passion. A entendre ses discours, ils s’attristaient profondément et afin de les affermir dans la foi et leur insuffler du courage le Christ emmena avec lui Pierre, Jean et Jacob prier sur le mont Thabor en Galilée. Accablés par le sommeil ils s’endormirent. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage changea et son vêtement prit une couleur étincelante, et grande fut leur surprise en s’éveillant et en voyant son visage resplendissant comme le soleil. Soudain une nuée lumineuse les couvrit. Et une voix fit entendre de la nuée ces paroles: „ Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection: écoutez-le! “ De retour de la montagne, Jésus mit en garde ses disciples de ne pas dire aux autres ce qu’ils avaient vu sur la montagne et de ne pas révéler cet événement avant le moment de sa résurrection.

En Bulgarie la Transfiguration est célébrée dans de nombreuses églises dont une des plus anciennes sur le littoral Sud de la mer Noire, à Pomorié, dédiée à la « Transfiguration ».

Récemment, une équipe d’archéologues de l’Institut national d’Archéologie et son musée de Sofia, de concert avec le Muséum d’Histoire de Pomorié a entamé des fouilles sur le site. Rappelons que l’église de la « Transfiguration » est inscrite au patrimoine culturel de la Bulgarie et sa particularité consiste en l’absence d’une abside avec autel, chose rare dans la construction des églises en terres bulgares, comme nous l’apprend le directeur du Muséum d’Histoire Anton Karabachev sur l’antenne de Bourgas de la RNB :

„L’église est de style post-byzantin, elle possède une toiture à deux niveaux en bois, alors que de larges dalles de pierre tapissent son plancher. C’est une église sans abside, mais on ignore si cette dernière n’a jamais existé ou si elle a été supprimée. Précisons qu’à une époque, dans la cour de l’église était situé le poste de la milice des Frontières. “

Selon des sources historiques bien conservées, l’église de Pomorié est construite en 1763-1764 sur les fondations d’une basilique paléochrétienne. Sa consécration officielle a lieu en 1765. Elle abrite de nombreuses icônes précieuses des XVe-XIXe siècles, la plus ancienne datant du XVe siècle. L’iconostase est en bois sculpté, décoré de 17 icônes peintes au XVIIe-XVIIIe siècle.

A peine entrés, notre regard est attiré par l’icône de Jésus Christ Pantocrator /qui signifie tout puissant/, imbriquée dans le toit en bois. Le père Yani, qui officie en l’église, se souvient d’une légende à ce sujet :

„Au XIXe siècle, des pirates ont pillé notre église, emportant toutes les icônes dont celle du Christ Pantocrator. Mais une fois en mer, un violent orage faillit faire couler leur bateau. Alors, ils jetèrent l’icône dans les eaux enragées, qui regagna le rivage avant d’être découverte par les riverains à quelques mètres de l’église.“

Ces dernières années, des fissures sont apparues sur la façade de l’église suite à l’érosion de la côte. Encouragée par les riverains, la municipalité de Pomorié a entamé des travaux de consolidation du bâtiment. Une étude en profondeur sera réalisée par l’Université de génie civil et d’architecture pour trouver le meilleur moyen de réhabiliter ce lieu de culte. 

Edition : Darina Grigorova

Photos : archives