Le soutien parlementaire pour le cabinet “Nikolov”, proposé par la première force politique “Il y a un tel peuple” (ITP), devient de plus en plus aléatoire. Les profondes réserves exprimées par le plus petit groupe parlementaire – “Debout BG ! Nous arrivons ! » (DBGNA), ainsi que la demande explicite du PSB de retirer la candidature de Petar Iliev adu poste de ministre de l’Intérieur sont les principales raisons pour cette incertitude. Ce n'est pas la première fois que la personnalité du consul honoraire de la Barbade en Bulgarie suscite la mésentente parmi les autres formations politiques avec lesquelles ITP discute de soutien en salle plénière. Son interview sur une des télévisions nationales d'hier matin a toutefois jeté de l'huile sur le feu en raison de son comportement, de son ton et de son attitude inacceptables.

En ce qui concerne le changement et les réformes qu’attend la société de l’ITP, la journaliste Paulina Paounova est convaincue que les deux premières questions avant de réfléchir sur le sujet des réformes, sont de savoir si la composition du cabinet restera la même et si il sera soutenu au parlement.

Le politologue Ognian Minchev remarque un autre défaut de la sélection des candidats au pouvoir et souligne que le manque d’expérience ne fait que plomber encore plus la possibilité de faire une analyse plus sérieuse de la composition personnelle du cabinet.

„Il est évident qu’il s’agit de nouveaux personnages qui font leurs premiers pas dans la politique. Le manque d’expérience politique est une pièce de monnaie à deux faces. D’une part, c’est une bonne chose car ils ne sont pas responsables des péchés des gouvernements précédents. D’autre part cependant, ils n’ont pas l’expérience et les connaissances qui leur seront nécessaires pour gouverner correctement. Accéder au sommet du pouvoir dans le pays en sautant plusieurs échelons pour devenir ministre, n’est pas un bon signe. Dans la carrière professionnelle, y compris en politique, il est nécessaire de passer par ces marches, les analyser, acquérir de l’expérience pour finalement se positionner sur certains sommets et avoir du succès.“

L’historien en littérature le prof. Valéry Stéphanov a relevé que dans le comportement adopté jusque-la par Slavy Trifonov on observe quelque chose de préoccupant, à savoir – une tentative de "revisiter" le récent modèle de gouvernance par la force.

„Il est important de savoir qu’il ne s’agit pas de la gouvernance d’un Etat, mais d’un Etat en profonde crise sous plusieurs aspects, a indiqué le prof. Stéphanov. C’est pour cette raison que le choix des personnes convenables est très important. On ne peut pas confier la gouvernance à des personnes qui auront peur de travailler et qui ne possèdent pas les compétences nécessaires à cette fin.“

Selon lui, la réponse à la question de savoir quel changement nous voulons et comment nous y arriverons dépend dans une grande mesure de la question sur le peuple que nous sommes.

„Nous sommes une nation en déclin qui se trouve dans une véritable dépression, avec une remise en question des valeurs et qui est prête à suivre des prétendus "sauveurs" – est convaincu le prof. Stephanov. – Le problème ne concerne pas seulement les partis qui s’acharneront toujours les uns contre les autres et offriront des solutions conjoncturelles. Le problème est que le souverain n’est pas en mesure de faire  ce qu’il faut et qu’il se retrouve dans des profils comme celui du précédent premier ministre ou l’actuel parti dominant. C’est ce que j’appelle un échec des valeurs de la société car elle n’est pas capable de choisir des personnes qui la mèneront de l’avant et qui lui garantiront une perspective historique.“

La composition du Conseil des ministres proposé devra être votée à l’Assemblée nationale mercredi, 11 août. Il est fort possible que le projet de cabinet d’ITP ne reste qu’un projet à en juger des déclarations des leaders politiques, estime pour la RNB le sociologue Urii Aslanov : « D’un autre côté les actes provocants d’ITP ne suscitent absolument pas de réactions négatives chez les électeurs. Les gens dans nos sondages nous disent « assez d’élections, il est grand temps de former un gouvernement », indique Aslanov. Selon lui les Bulgares sont d’avis que « le système politique en Bulgarie ne fonctionne pas depuis longtemps dans le sens de leurs intérêts et le manque de confiance des gens est considérable et ce, depuis longtemps“.

Edition: Yoann Kolev (sur la base d’interviews diffusées par la chaîne d’infos « Horizon «  de la RNB)

Version française: Vladimir Sabev