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Mangera-t-on de la viande bulgare pour les fêtes?

Les éleveurs bulgares misent sur les circuits courts et les ventes directes…

Au grand dam des végétariens et autres végans, les Bulgares ont toujours été de gros consommateurs de viande. Volaille, porc et cochonnailles figurent chaque jour à leur menu, pour ne pas dire plusieurs fois par jour…Mais malheureusement, la viande produite en Bulgarie se fait de plus en plus rare, le marché étant presqu’entièrement tourné vers l’importation. Ainsi le porc vient d’Allemagne et du Danemark principalement, suivis de l’Espagne, la Belgique et les Pays-Bas. Selon les données du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, en 2020, la Bulgarie a produit 20 316 tonnes de viande rouge, soit 15.4% de moins qu’en 2019. Les élevages de porc ont diminué de 40.2% et ne constituent que 9.9% de la quantité de viande produite en Bulgarie.

Certains expliquent cet effondrement de l’élevage porcin par la peste africaine qui a fait fermer un grand nombre de fermes. Mais il y a aussi des aspects économiques, notamment l’explosion des prix de l’électricité et des fourrages, qui impactent à 70% le prix de revient de la viande de porc en Bulgarie.


En effet, le prix des céréales a augmenté et en plus, elles se font rares sur le marché. Dans le même temps, le marché est littéralement submergé par la viande d’importation en provenance de l’Union européenne, ce qui a fait chuter dramatiquement les prix de la viande bulgare », a indiqué Vihren Dimitrov, un éleveur de Roussé. Ses collègues et lui espèrent que le ministère de l’Agriculture tiendra ses promesses et versera les aides promises au titre du programme de protection du bien-être animal.

Dans ce contexte, on se demanderait à raison pourquoi le consommateur final ne ressent pas dans son porte-monnaie l’effet de la baisse des prix. « La fourchette des prix entre viande bulgare et viande d’importation disparaît quand négociants et revendeurs s’en mêlent «, explique Vihren Dimitrov.

Dans un appel à l’Association nationale des maires de Bulgarie, Vihren Dimitrov propose aux mairies d’informer les habitants des petites agglomérations que les éleveurs bulgares sont en mesure de livrer leurs produits partout dans le pays et à des prix comparables à ceux des enseignes de la grande distribution.

„Dans les villages et les petites villes dont les habitants ne peuvent pas se rendre dans les grands supermarchés, nous pouvons nous organiser et faire des livraisons », ajoute Dimitrov.


Bien sûr, les éleveurs de porc respectent les normes vétérinaires.

„En Bulgarie, nous n’arrivons à écouler sur le marché que 20 à 30% de la viande de porc produite. Personne ne proteste à la vue des gros campions frigorifiques en provenance d’Allemagne et d'Espagne qui inondent le marché, surtout la grande distribution. Tous les bénéfices sont pour les négociants étrangers, et nous, nous sommes au bord de la faillite. Il n’y aura donc pas à s’étonner si un beau jour, la viande produite en Bulgarie n’existera plus “, dit en conclusion Vihren Dimitrov.

Edition : Darina Grigorova /d’après un sujet de Vesselina Milanova de la chaîne info de la RNB/

Photos : BGNES, archives,EPA/BGNES


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