Fonder une famille soudée est une étape importante de la vie humaine, qui demande en revanche beaucoup de temps et la prise de décisions en connaissance de cause. Depuis 11 ans, la Semaine du mariage essaie d’encourager les couples à s’engager vers une vie de famille réussie. Une série d’experts de l’épanouissement du couple participent à cette initiative internationale qui se tient du 7 au 14 février dans 25 pays. 

Résultant parfois de circonstances que nous pouvons influencer, les difficultés relationnelles sont d’autrefois provoquées par des conjonctures qui échappent à notre volonté. La pandémie de Covid 19, qui nous "accompagne" fidèlement depuis deux ans déjà « dans le bonheur et dans les épreuves », relève décidément de la seconde catégorie. Le virus a fait surgir nombre de problèmes qui affectent les couples et les relations humaines en général. Ainsi, il nous a obligés à nous tourner vers nous-même, notre santé psychique et notre résilience.

La conseillère matrimoniale Dinka Koleva considère la pandémie comme une crise collective vécue de manière différente de chacun. 

« Cette crise est beaucoup plus grave pour les personnes qui ont fait le deuil d’un proche ou de leur travail, et cela affecte forcément le couple, » affirme-t-elle. « Quelle que soit la crise que nous traversons, il faut rester ouvert d’esprit et compréhensif quand notre partenaire vit aussi une situation psychologique compliquée. Il est de même essentiel de nous concentrer sur les modalités que nous pouvons améliorer. »

Citons l’exemple des enfants qui ont été sacrifiés aux mesures barrières. Les cours en distanciel les ont privés du contact direct avec leurs amis et camarades de classe. La distanciation sociale a affecté leur psychisme. Par rapport à cela, les parents ont à jouer une rôle clé, selon la thérapeute : 

« L’exemple personnel des parents est d’une très grande importance. S’ils relèvent courageusement les défis de la vie, ils deviennent des héros aux yeux de leurs enfants qui s’imprègnent de ce comportement beaucoup plus vite qu’ils ne s’approprient les leçons et les conseils. Il faut aussi que les enfants apprennent à identifier et apprivoiser leurs émotions, pour en faire un élan productif. Prenons la violence, il s’agit là d’une énergie vitale, » explique Dinka Koleva.

« Si l'on s'offre quelques loisirs ou qu'on a un violon d’Ingres, on pourra réagir de manière beaucoup plus équilibrée aux conflits dans la famille. Si pourtant la violence s'installe, elle se manifeste comme un acte d’agression ou comme une dépression, c’est-à-dire la violence dirigée vers nous même. »

Ce n’est pas par hasard si les violences conjugales font de plus en plus partie de notre vie. Une estimation en a été établie après le premier confinement instauré le 13 mars 2020. La police a enregistré plus de 3 000 signalements cette année et à peu près 90 personnes par jour ont composé le numéro d’appels d’urgence 112 l’année dernière pour demander du secours. 

L’isolement, la peur de l’intimité et des rapports sociaux sont autant de conséquences de la pandémie.  Les obstacles devant les relations stables et de longue durée posent des défis aux couples. Et portant, il existe une approche qui fonctionne bien :

« Pour tisser des relations mûres et épanouies nous devons d’abord établir un tel rapport à nous même : mieux nous connaître, travailler sur nos points forts, surmonter nos peurs et nos défauts. Il faut également apprendre à être heureux même en étant célibataire. Le piège dans lequel on se laisse souvent prendre est celui des grandes espérances de bonheur à tout prix et l’idée qu’il n’y a que la vie en couple qui peut nous l’offrir. » 

Edition : Yoan Kolev

Version française : Maria Stoéva