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Les dissensions dans la coalition au pouvoir deviendront de plus en plus fréquentes...

Photo: BGNES

Une série de crises dans la politique intérieure et les affaires étrangères a jalonné les 100 premiers jours de la coalition au pouvoir, composée de quatre formations politiques aux positions très différentes et parfois complètement opposées.

« La coalition entre les quatre partis au pouvoir a été formée sur la base de la consolidation anti-GERB. Le problème est que les attitudes du public sont inconstantes et changent vite », dit à la RNB le politologue Svetlin Tatchev.


« La guerre en Ukraine a fait resurgir la vieille division en "philes" et "phobes". Au gouvernement nous avons d’un côté le Parti socialiste (qui menace de quitter la coalition si la Bulgarie envoie une aide militaire à l’Ukraine – NdlR) et de l’autre des politiques pro-euroatlantiques comme ceux de la « Bulgarie démocratique ». C’est pourquoi toutes les décisions relatives à la guerre en Ukraine font du sur-place », affirme Tatchev.

« Il existe aussi des contentieux moins importants au sein de la coalition, comme par exemple l’élection d’un nouveau gouverneur de la Banque nationale de Bulgarie. Ce problème sera réglé d’une façon ou d’une autre, parce que ce serait une grosse erreur s’il entraînait la chute du cabinet », ajoute le politologue.

Le fait que le gouvernement n’a pas réussi à mettre en place des politiques communes sur lesquelles tous les partenaires coalisés soient d’accord nous dit une seule chose : leurs dissensions deviendront de plus en plus fréquentes, pronostique le politologue Strahil Deliiski.


« De plus, « Poursuivons le changement » n’est pas un parti montrant clairement quels intérêts sociaux il défend. Même chose pour « Il y a un tel peuple ». Quant au PS, tout y est focalisé sur les idées personnelles de la politique de leur leader », ajoute-t-il.

En ce qui concerne les positions des partenaires de coalition sur des sujets majeurs de politique étrangère comme la guerre en Ukraine ou le veto sur le début de négociations d’adhésion de la Macédoine du Nord à l’UE, elles sont également opposées.

« On ne peut pas espérer que la crise avec la Macédoine du Nord sera réglée par des décisions contradictoires », déclare à la RNB la politologue Tatyana Bouroudjiéva et ajoute :


« Cette question suscite beaucoup d’émotions au sein de l’opinion bulgare. Le premier ministre a réussi à améliorer la position de la Bulgarie devant les partenaires européens, y compris avec sa toute première visite à l’étranger qui a eu lieu à Skopje. Mais ensuite il n’y a pas eu de concrétisation ou d’évolution de la position bulgare quant à l’avenir européen de notre voisine. Il a promis que le conflit serait réglé et que les relations bilatérales seraient améliorées, mais la vérité est que les relations économiques ne peuvent pas apporter de solution aux autres problèmes comme le discours de la haine, les tentatives d’éroder l’identité bulgare, les pressions pour un renoncement à l’autoidentification bulgare et autres méthodes non-démocratiques. Un témoignage éloquent en sont les résultats du dernier recensement de la population en Macédoine du Nord selon lesquels à peine 3504 Bulgares vivraient dans ce pays. »

La polarisation est la même, aussi bien dans la coalition que dans la société, quant à une aide militaire à l’Ukraine, note Bouroudjiéva.


Yoan Kolev, sur des interviews de Latchézar Hristov de Radio Sofia, Paolina Komsalova de la RNB-Plovdiv et Alexandre Raytchev de la RNB-« Hristo Botev »

Version française : Christo Popov

Photos : BGNES, BNR, archives



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