Yavor Gardev est un metteur en scène qui a changé le langage du théâtre bulgare ces 20 dernières années. Philosophe de formation, il vit depuis quelques mois à Chicago où il prépare une thèse de doctorat sur la souveraineté.
« La guerre en Ukraine a révélé le sentiment que la souveraineté dominante se trouve en Russie et les souverainetés autour d’elle ne sont pas respectées comme réelles, elles existent de jure, mais de facto elles ne peuvent que réagir à une hégémonie », dit Gardev sur la chaîne info de la RNB, Radio « Horizon ».
D’après ce qu’il a pu observer aux États-Unis, la solidarité des Américains avec l’Ukraine est spontanée et directe. « Il y a ici à Chicago une communauté ukrainienne importante. Ils envoient tous de l’aide vers l’Europe de toutes les façons possibles », note-t-il.
Après 2008 et l’échec de la Russie à adhérer à l’UE et l’OTAN, son idéologie a changé, estime le metteur en scène.
« Avec l’annexion de la Crimée en 2014 la doctrine de la Grande Russie, qui passe par l’idée de réunir les territoires russes et s’érige contre le séparatisme, a pris une orientation pratique avec ce que nous voyons actuellement, et rien ne nous donne des raisons de penser que cette guerre se terminera bientôt », ajoute-t-il.
Yavor Gardev apparente la position du gouvernement bulgare actuel qui s’abstient d’envoyer une aide militaire à l’Ukraine à la politique du tsar Boris III pendant la Seconde guerre mondiale avec son refus d’envoyer des troupes bulgares combattre sur le front.
« C’est une politique pratiquée dans diverses circonstances et qui n’est pas tout à fait appropriée de nos jours. La Bulgarie ne peut pas continuer à hésiter. Malheureusement la Bulgarie ne se perçoit pas comme un pays de l’UE et l’OTAN. Pour beaucoup de gens chez nous ces deux organisations sont des entités extérieures qui nous imposent des choses. C’est dangereux, parce que cela fait penser qu’il existe des intérêts extérieurs et des tergiversations intérieures », dit Gardev qui ajoute :
« Quelle que soit la partie envahie de l’Ukraine, nous verrons apparaître un nouveau Rideau de fer, bien plus catégorique que celui de la Guerre froide. La Bulgarie doit impérativement se placer du côté Ouest de ce rideau, parce qu’il passera aussi par la mer Noire. »
Le philosophe-metteur en scène est convaincu que les événements et le problème humanitaire de la guerre en Europe vont fortement influencer la culture bulgare.
« Nous ne pourrons pas continuer comme avant, ni dans la culture, ni dans les autres domaines. Des changements majeurs vont arriver et ils s’imposeront à nous que nous le voulions ou non », pense Yavor Gardev.
Vessela Krastéva, sur une interview de Diana Yankoulova, Radio « Horizon »
Version française : Christo Popov
Photos : Facebook/javorgardev, EPA/BGNESC’est un plan de carrière inhabituel et plein de rebondissements que celui de Pétko Charankov, qui décide de quitter les restaurants étoilés de Londres pour ouvrir le sien, de restaurant, dans les replis du massif des Rhodopes...
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