Après le premier vote de défiance réussi de l’histoire bulgare, la Bulgarie a un gouvernement destitué et un parlement déchiré par des querelles entre divers partis. L’Assemblée nationale peut continuer de travailler, tout comme l’exécutif, mais il faut faire attention aux majorités relatives. La question est notamment de savoir si le budget rectificatif sera adopté, parce que de ce vote dépendent des mesures de lutte contre l’inflation galopante qui concernent une grande partie des Bulgares, notent des analystes.
« Même nous tous qui commentions les difficultés objectives, les dissensions continuelles parmi les membres de la coalition au pouvoir, ne pouvions nous imaginer que ce gouvernement tomberait si vite et si facilement », dit dans une interview sur la RNB la sociologue Boryana Dimitrova qui dirige l’institut de sondage « Alpha Research ». « L’incertitude économique, l’inflation, la situation géopolitique tendue faisaient en sorte que personne n’était particulièrement pressé de se retrouver au pouvoir. Nous, les analystes, avions indiqué à maintes reprises que l’absence d’une force politique qui se sente prête à gouverner dans cette conjoncture semblait allonger la durée de vie de ce gouvernement. »
Il s’avère qu’il n’est pas si facile d’assembler le puzzle politique après la chute du gouvernement Petkov. L’incertitude et l’impossibilité pour le parlement de prendre des décisions après le retrait d’ « Il y a un tel peuple » de la coalition au pouvoir sont évidentes et de nouvelles législatives anticipées semblent certaines.
Malgré cela le premier ministre sortant Kiril Petkov a déclaré que son parti « Poursuivons le changement », qui dispose du plus grand groupe parlementaire, acceptera le mandat du président Roumen Radev pour la composition d’un nouveau cabinet et tentera de se procurer le soutien de 121 députés sur 240. Son vice-premier ministre Assen Vassilev est cependant plus pessimiste et considère que la Bulgarie se dirige vers de nouvelles législatives anticipées.
« La recherche de soutien de quelques députés dont on ne sait pas comment ils se joindraient au camp du gouvernement et à quel point leur vote serait fiable est soit un conte pour naïfs, soit une illusion politique dangereuse », pense Boryana Dimitrova.
Dans cette conjoncture la vitesse à laquelle tournera la roulette parlementaire avant de parvenir à la dissolution de la législature actuelle est déterminante. Elle dépend du président et il y a des délais fixés dans la Constitution, mais la cadence peut être plus lente ou plus rapide, ce qui pourrait éventuellement permettre aux députés d’adopter le budget rectificatif, dont dépendent de nombreux Bulgares, car il prévoit une augmentation des retraites à partir du 1er juillet, des allègements fiscaux pour les familles avec enfants dont les parents travaillent et un soutien pour les entreprises pour les prix exorbitants de l’énergie. Le ministre sortant de la Politique sociale Gueorgui Gyokov a déjà appelé les députés « à faire preuve de bon sens » et à soutenir les mesures sociales et anti-inflationnistes de cette nouvelle mouture du budget de l’Etat.
« Il y a beaucoup d’appétits et de passions autour de ce budget », indique la sociologue Boryana Dimitrova. « Un des camps nous dit qu’il permettra de satisfaire diverses revendications, l’autre affirme que c’est une bombe à retardement qui va exploser l’année prochaine. Il est difficile de démêler le vrai du faux, mais dans tous les cas nous avons besoin d’une discussion sérieuse et d’une rectification sensée du budget. Est-ce que cela va se passer et quelles propositions seront faites entre la première et la deuxième lecture à l’Assemblée nationale est une question politique majeure qui nous signalera quelles pourraient être les futures coalitions ou du moins les convergences de positions économiques. »
Edition : Eléna Karkalanova sur une interview de Laura Tarkoléva sur RNB-« Horizon »
Version française : Christo Popov
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