Les législatives anticipées du 2 octobre n’apporteront pas de changements notables dans les préférences des électeurs, sauf pour le parti  "Il y a un tel peuple" qui pourrait rester en-dessous du seuil des 4% requis pour entrer à l’Assemblée nationale. Selon les instituts de sondage GERB est en tête avec une courte avance sur "Poursuivons le changement" (PlC), mais rien ne garantit qu’il trouvera des partenaires pour former un cabinet de coalition. La grande question demeure s’il se trouvera une force politique qui réussira à trouver des alliés pour obtenir la majorité parlementaire de 121 voix sur 240 afin d’être en mesure de gouverner.

"Poursuivons le changement", qui a gouverné avec des partenaires de coalition, a fait savoir qu’il se présenterait séparément aux législatives anticipées, refusant la main tendue par "Bulgarie démocratique" (BD). Selon le vice-président de PlC Assen Vassilev ces deux formations auront les mêmes résultats, qu’elles se présentent ensemble ou séparément. De toute façon "Bulgarie démocratique" reste un participant certain dans un éventuel prochain gouvernement de PlC, tout comme le Parti socialiste (PS). "Nous avons très bien travaillé avec BD et le PS et nous visons la majorité dans le prochain parlement avec eux", a déclaré l’ancien président de l’Assemblée nationale Nikola Mintchev de PlC. La question d’où viendront les voix manquantes pour une telle majorité reste pour l’instant sans réponse, d’autant plus que le leader de GERB Boyko Borissov n’a nullement l’intention de renoncer à son poste, comme demandé par PlC pour collaborer avec son parti.

L’ancien premier ministre Kiril Petkov a en effet déclaré que PlC ne formerait pas de coalition avec GERB "tant que Borissov les dirige". Le leader de GERB a rétorqué que la même chose valait pour sa collaboration avec PlC tant que ce parti aurait à sa tête Kiril Petkov et Assen Vassilev.

"Les leaders de PlC devraient clarifier leur propos, parce qu’il ne suffit pas que Boyko Borissov se retire, mais que la direction toxique de ce parti qui a soutenu ses décisions reste en place", pense le politologue Ivo Indjov. "Il faut que toute la direction du parti soit changée et ce n’est qu’ensuite qu’une telle coalition pourra être envisagée, mais à mon avis elle ne fonctionnera pas. La Bulgarie a besoin d’un nouveau départ, et c’est infaisable avec de vieux acteurs politiques."

D’autre part, il est possible que si GERB reste trop longtemps en opposition, ses électeurs se mettent à la recherche d’autres candidats au pouvoir.

Le vote nationaliste est surtout représenté par "Renaissance". Son leader Kostadin Kostadinov déclare que son parti est devenu la première force politique, alors que les instituts de sondage affirment qu’il est autour des 8%. Nous saurons qui a raison le soir du 2 octobre.

Selon le politologue Ivo Indjov six formations politiques vont certainement entrer dans le nouveau parlement : PlC, GERB, le PS, le Mouvement pour les droits et libertés, BD et "Renaissance".

"Les gens sont déjà lassés de toutes ces élections et l’abstention s’annonce élevée. Je suis pessimiste quant à la possibilité d’un gouvernement stable et durable après ces législatives. Il faudra apparemment davantage de temps pour que ce cycle d’incertitude se termine. De nouvelles législatives anticipées en février prochain ne sont pas à exclure".

Edition : Diana Tsankova sur une interview de RNB-Plovdiv

Version française : Christo Popov