Les élections déterminant la composition de la 48^e législature de l’Assemblée nationale de la Bulgarie ont pris fin. Les résultats sont clairs, contrairement à l’avenir qui attend le pays.

Des élections bien organisées, une abstention record, une certaine confusion et perplexité quel est le bon choix : ainsi pourrait-on résumer les réactions de nos compatriotes à l’étranger.

"Les politiques bulgares me déçoivent. Tout le monde fait des promesses pendant la campagne électorale, mais quand il faut les mettre en pratique, ces promesses restent lettre morte", dit Asparouh Tchakalski de Las Vegas. "Je ne suis pas défaitiste, je sais que notre peuple est capable de se ressaisir et de restaurer notre pays sans compter sur une aide extérieure. J’ai quitté la Bulgarie il y a 30 ans, mais elle reste dans mon cœur et je voudrais y retourner un jour", ajoute Asparouh, précisant que c’est la dernière fois qu’il vote avec de l’espoir.

"J’attends du prochain gouvernement de faire appliquer la suprématie de la loi, de respecter les droits des gens et d’avoir une orientation européenne", déclare Dénitsa Stoéva qui vit depuis 15 ans à Christchurch en Nouvelle-Zélande avec son mari et leurs trois enfants. Hier elle était pour la quatrième fois membre du bureau de vote de la ville.

"Quand on a vécu assez longtemps en Nouvelle-Zélande, on commence à apprécier le bon fonctionnement de l’administration publique et son effet bienfaisant sur la vie au quotidien. J’aimerais bien que cela devienne aussi une réalité en Bulgarie."

Les Bulgares de l’étranger commencent à se lasser de toutes ces élections et de toutes ces promesses non tenues des politiques, confie Julien Jélev, président d’un bureau de vote à Vienne. Il exprime son amertume de l’intérêt éphémère des partis politiques envers les expatriés, qui ne s’exprime qu’à la veille d’une élection.

"Ensuite leur attention se tourne vers d’autres problèmes, alors que nos compatriotes à l’étranger sont nombreux et ont besoin d’une relation plus étroite avec notre patrie. Nous espérons donc qu’après les élections on continuera de s’intéresser aux communautés bulgares de l’étranger."

Des attentes pour un nouveau gouvernement fonctionnant qui permettrait d’éviter de nouvelles législatives anticipées existent aussi en Argentine. Le secrétaire de l’association "Les Bulgares en Argentine" Ivan Tsankov a fait connaître son immense déception du fait que les Bulgares de ce pays sud-américain n’ont pas eu la possibilité de voter aux législatives du 2 octobre. Bien qu’il ait quitté la Bulgarie depuis 22 ans, il continue de suivre ce qui s’y passe.

"La situation géopolitique ne fait rien pour arranger les choses, car la Bulgarie se trouve à proximité d’une zone de guerre et les perspectives ne sont pas encourageantes. Nos proches et nos amis expriment leurs craintes pour l’avenir dans toutes nos conversations."

Daniel Yanev de Berlin est convaincu que la polarisation politique persistera et que certaines coalitions resteront un sujet tabou, y compris la possibilité d’une grande coalition entre les deux partis ayant obtenu le plus de voix, GERB et "Poursuivons le changement".

"Les politiques prennent exemple sur les électeurs qui ne sont pas enclins à reconsidérer leurs opinions et tendre la main à quelqu’un qui voit les choses différemment. Même si un gouvernement est constitué après les élections de dimanche dernier, je ne pense pas qu’il ira au bout de son mandat, quelle que soit sa composition."

Edition : Vesséla Krastéva

Version française : Christo Popov