"Il se passe quelque chose"...

C’est par ces mots que le directeur de l’École N°119 de la capitale "Diyan Stamatov" a décrit l’état de santé des élèves des établissements scolaires : 200 malades (13%) ; 2 enfants avec la scarlatine, 15 enfants avec la varicelle, 17 instituteurs absents.

A ces données à première vue stressantes pour une école élitaire de la capitale s’ajoutent également les propos du professeur Todor Kantardjiev – conseiller à la Santé au Conseil municipal, selon lesquels le nombre des malades de la scarlatine est 60 fois supérieur à celui de la même période de l’année dernière. Selon l’Inspection régionale de la santé nous ne nous trouvons toutefois pas dans une situation critique.

« Les élèves du primaire sont le plus fortement touchés – affirme le directeur de l’école. – La situation est plutôt mixte. Il nous est difficile de dire si ce n’est que de la grippe ou bien une multitude d’autres maladies enfantines.Nous avons trois collègues qui sont malades du Covid-19, les symptômes des autres ressemblent plutôt à des symptômes de grippe. »

Y-a-t-il des raisons d’inquiétude à cause du nombre élevé des malades ? Nous posons cette question au Dr Stanislava Kraïsselska.

« Oui, le taux d'infection de la scarlatine et la varicelle est important mais les choses ne sont pas dramatiques. Quant à la scarlatine, les indices sont plutôt faussés étant donné que les parents font des tests à leurs enfants sans qu’ils aient la clinique typique pour cette maladie. C’est ainsi qu’est isolée la bactérie Streptococcus pyogenes causant pas seulement la scarlatine. Le médecin de l’école s’affole pourtant en insistant à ce que des annonces pour la parution de la scarlatine soient affichées. Je pense que les données dont nous disposons ne sont pas correctes – il existe une fausse augmentation des cas de scarlatine mais je ne nie toutefois pas que celle-ci se répand plus au mois. »

Une position similaire est exprimée par le virologue, le professeur Todor Kantardjiev. Selon lui, l’une des raisons pour l’augmentation du nombre des malades de scarlatine est l’apparition de nombreuses infections virales tout de suite après la pandémie du Covid-19, qui a déjà suffisamment affaibli l’immunité des enfants et des adultes.

« Une autre chose assez dangereuse réside dans le fait qu’au cours des quelques dernières années a été fortement négligée la politique des antibiotiques et plus particulièrement le savoir sur la bonne dose et l’usage de ces derniers – poursuit le professeur Todor Kantardjiev. – La bactérie causant la scarlatine est très sensible aux vieux antibiotiques de la pénicilline et si la dose administrée est bonne, les symptômes disparaissent dès la 12^ème heure. »

Etant donné qu’en souffrent principalement les enfants entre 3 et 6 ans, ainsi que les élèves de la Primaire, le spécialiste conseille à examiner ces derniers avec des tests rapides afin que le nombre des infectés diminue.

« Je suis un peu sceptique quant à l’idée susmentionnée car chaque école dispose déjà d’un grand dépôt dans lesquels elle conserve les tests de la pandémie du coronavirus – explique Diyan Stamatov. –  Et si le même scénario d’entasser des milliers de tests se reproduit et que nous ne pourrions plus les utiliser, nous nous transformerons en un laboratoire gratuit remplaçant les activités des services de santé. C’est bien le travail des médecins traitants et les familles devraient amener chez eux leurs enfants malades. »

Deux nouvelles optimistes se dessinent pourtant dans ce contexte. La diversité des souches grippales par lesquelles nous avons été attaquées en hiver, s’en iront d’ici une à deux semaines, prévoit le professeur Kantardjiev. Le 24 mai nous célébrerons la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose par des statistiques fortement encourageantes. Et afin que la prévention soit encore plus réussie, il convient de rappeler que des examens gratuits sont effectués actuellement pour la détection de la tuberculose dans tout le pays.

Edition : Diana Tsankova (d’après une interview de Diana Dontchéva et d’Eléna Beykova du programme « Horizon » de la RNB)

Version française : Nina Kounova