Selon les données de l’Institut national de la Statistique au 7 septembre 2021 la population de la Bulgarie est de 6 520 314 personnes dans un contexte de vieillissement continu avec 23,9% de gens âgés de 65 ans et plus, une augmentation de 5,4% par rapport à 2011 et de 9,6% par rapport à 1992. Les enfants et adolescents de moins de 18 ans, eux, ne représentent que 15,9% de la population. Les résultats du dernier recensement de 2021 sont « les plus catastrophiques de tout temps », a déclaré sur la RNB Valentin Saykov, président de l’association « Initiative civique Bulgarie 2050 », qui a organisé un forum de débats entre experts sur le thème « L’effondrement démographique de la Bulgarie est-il irréversible ? »

« En 10 ans la Bulgarie a perdu 845 000 habitants, soit 11,5% de la population. C’est la plus grande baisse démographique de notre histoire et aussi par rapport aux autres pays européens. Si la société bulgare ne prend pas d’urgence des mesures pour résoudre la catastrophe démographique qui nous guette, un jour viendra où il y aura un pays nommé la Bulgarie, mais sans Bulgares. »

Un des scientifiques bulgares les plus engagés sur ce sujet est le maître de conférences Gueorgui Bardarov, écrivain et professeur à la Faculté de Géologie et géographie de l’Université de Sofia « Saint Clément d’Ohrid ».

En 40 ans la Bulgarie a perdu plus de 2,4 millions d’habitants. C’est la plus grande baisse démographique depuis que notre pays a commencé à recenser sa population le 1^er janvier 1881. Bardarov estime que le facteur le plus préoccupant est celui de l’âge, une « bombe sociale » selon lui.

« La Bulgarie est un des pays à l’espérance de vie la plus basse. Aussi développée une société soit-elle, elle avance grâce aux jeunes actifs, qui sont à un minimum critique chez nous », explique l’enseignant.

Parmi les facteurs essentiels dans la dynamique démographique de la Bulgarie, outre la mortalité élevée, Gueorgui Bardarov met l’accent sur l’émigration des jeunes gens. Le développement économique des petites localités est également très important pour une renaissance démographique de notre pays.

« Il faut une politique ciblée, aussi bien nationale que locale. Personne qui a un jeune enfant, qui vient de démarrer sa propre famille, n’ira à un endroit situé à 50 ou 100 km d’un établissement de santé. L’éducation aussi est importante, mais ce n’est que le premier pas, les facteurs sont nombreux », dit Bardarov, rappelant que la Bulgarie existe également en dehors de ses 111 000 km² de superficie.

« Dire que la Bulgarie existe partout où bat un cœur bulgare est un cliché, mais c’est vrai. Les Bulgares, notamment dans le reste de l’Europe où je voyage souvent, portent leur pays natal dans leurs cœurs. Ils aiment la Bulgarie, ils fondent des sociétés bulgares bénévoles avec un amour de la patrie très pur et très sincère. J’ai vu des enfants nés dans un autre pays qui portent en eux cet amour de la Bulgarie. Ces compatriotes reviendraient s’ils voyaient des changements en Bulgarie et que les conditions ne sont plus celles qui les ont poussés à émigrer. »

La dépopulation et le vieillissement des habitants de la Bulgarie sont également le thème du pavillon bulgare de la Biennale d’architecture de Venise qui commence le 20 mai.

Edition : Vesséla Krastéva, sur des interviews de Lora Tarkoléva, RNB-Horizon