Le 26 octobre l’Église orthodoxe bulgare rend hommage à Saint Dimitar de Salonique, le Thaumaturge, fête votive à laquelle sont associées de nombreuses coutumes et traditions.

Saint Dimitar de Salonique fut l’émissaire de l’empereur qui lui avait confié le poste d’administrateur de la ville de Salonique, mais il était déjà connu comme un digne serviteur de l’armée romaine de l’époque. Mais il doit sa réputation et sa gloire au sein du monde orthodoxe à toute autre chose, à savoir son sacrifice. Car au moment où sa foi a été soumise à l’épreuve, au moment où on lui a demandé de renoncer à Jésus Christ et son église, il a fermement refusé et a été soumis à des tortures atroces. Mais il a tenu jusqu’au bout, refusant de trahir la foi chrétienne et prouvant ainsi la force de la miséricorde de Dieu. Aujourd’hui encore ses saintes reliques reposent à Salonique dans l’église "Saint Dimiter", au centre-ville et font l’objet de la vénération des chrétiens du monde entier qui viennent s’y recueillir. Saint Dimitar, le Thaumaturge est honoré et encensé par tous les Slaves orthodoxes en dehors de la Bulgarie.

Blottie dans les versants Sud de la montagne Pirin, l’église "Saint Dimitar le Thaumaturge" du village Téchovo ouvre ses portes aux fidèles avec des fresques lumineuses, fraîchement restaurées.

L’église a été construite dans les années 1843-44, à l’emplacement d’un ancien temple orthodoxe datant des 8^e-9^e siècles. Sa consécration a eu lieu en 1871, le jour de la Saint Dimitar et c’est aujourd’hui encore un des évènements les plus marquants du village.

L’église "Saint Dimitar" est une basilique à trois nefs avec une abside en demi-cercle. Sa coupole laisse entrer la lumière, alors que l’acoustique de la bâtisse est phénoménale.

Les fresques somptueuses se distinguent par l’originalité de leurs sujets. Les scènes bibliques ressuscitent des pages mémorables de l’histoire et de la grandeur de la Bulgarie d’antan.

L’iconostase monumentale est percée de trois entrées, celle des "portes royales" qui donnent accès à l'autel, celle des fêtes et celle dédiée aux prophètes. La sculpture sur bois est remarquable, taillée dans des noyers, alors que les icônes ont une valeur inestimable.

Chaque année, à l’occasion de la Saint Dimitar, la grand-place du village est envahie par des riverains et des visiteurs de la Bulgarie du Sud-Ouest et même de Grèce, qui viennent rendre hommage au "faiseur de miracles". Selon la légende, quiconque est malade ou souffrant et qui passe la nuit précédant la fête à l’église, sera guéri…

D’après le calendrier populaire, le jour de Saint Dimitar, célébré la dernière semaine d’octobre, est une période charnière entre l’automne et l’hiver. Les femmes rivalisent de prouesses culinaires et les hommes font du bricolage, coupent du bois, réparent leurs outils de travail. Et même si les uns comme les autres rêvent de grasses matinées et de moments de détente, la paresse et le laisser-aller étaient formellement interdits dans la tradition de nos anciens. Et si quelque jeune femme tentait de contourner les règles, préférant rêvasser au lieu de travailler, elle devenait la risée de ses consœurs.