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Une journée au Musée des chevaux et du sport équestre

Photo: uni-sz.bg

Exposés au Musée des chevaux et du sport équestre sur le campus de l’Université thrace à Stara Zagora, on dirait sortis dun conte de fée, ces carrosses de l’époque du Troisième royaume qui nous font reculer dans le temps...

Le Troisième royaume bulgare est confiné à la période entre deux événements majeurs ayant profondément marqué l’histoire bulgare : la Libération du joug ottoman (1878) et l’occupation de la Bulgarie par les troupes soviétiques et le début du régime communiste (1944). C’est l’époque de la constitution du jeune état bulgare gouverné par des représentants de la noblesse.

Sauvés et restaurés, les chefs-d’œuvre des charrons bulgares et occidentaux sont exposés au musée ouvert en 2010. La première étape de notre visite virtuelle sera le char funèbre du prince Alexandre de Battenberg fabriqué en 1891 par un illustre charron parisien sur commande de l’Assemblée nationale.


"C’est avec ce carrosse qu’a été transportée la dépouille d’Alexandre de Battenberg", indique Stoyko Stoykov, conservateur au musée. "Il a été fabriquée selon la mode du 19ème siècle avec un double système ressort permettant un plus grand angle lors des virages pour éviter que le carrosse ne se renverse. On a une couverture de cheval de deuil ornée du monogramme du prince, des lampes originales initialement alimentées à huile, puis à gaz, un intérieur de luxe avec un taffetas français de couleur turquoise et des ornements de nacre. Tout ce faste témoigne de la majesté royale d’Alexandre Ier de Bulgarie."

Deux figures de gardiens sont à leur poste à côté du carrosse, arborant les uniformes conçus par le prince lui-même. Ces tenues qui tirent leur origine de la garde personnelle d’Alexandre de Battenberg, ont été reprises par la garde d’honneur devant la présidence.


"Ce n’est pas en vain si ces uniformes rouge foncé avec des chapeaux en fourrure munis de plumes d’aigles et des bottes en cuir aux éperons ont été récompensés du premier prix pour leur beauté et finesse à l’Exposition balkanique à Londres", poursuit le conservateur. "Ce sont des uniformes de la cavalerie, la division de l’armée la plus prestigieuse au 19e siècle. Il reflète des éléments de la tradition des hussards prussiens avec les ganses et les tresses, alors que les pompons rappellent l’époque de l’Insurrection d’Avril."

Le second objet exposé est le carrosse offert par la reine Victoria au tsar bulgare Ferdinand.

"Le grand acquis de Ferdinand est la déclaration de l’Indépendance de Bulgarie de l’Empire ottoman le 22 septembre 1908", indique Stoyko Stoykov. "A la suite de cela, le sultan turc Abdülhamid II lui a offert un tapis de selle et un équipement d’équitation avec des éperons en argent portant le monogramme du sultan (dit tugra). Le tapis de selle, brodé à la main avec un beau fil de métal est élaboré avec une finesse orientale, témoignant du fait que que le sultan turc reconnait l’indépendance de la Bulgarie dorénavant un pays à l’avenir européen."


En narrant l’histoire du monarque dont la personnalité multiple lui vaut d’être appelé ornithologue, entomologiste et dendrologue, le conservateur s’arrête devant le carrosse matrimonial du tsar Boris III et la tsarine Jeanne de Savoie et devant celui qui a transporté le prince Cyrille et la princesse Eudoxia à leur cérémonie de noces.

"Le carrosse ayant transporté le prince et la princesse porte le nom de la ville allemande de Landau", indique Stoyko Stoykov. "Il est à quatre places, avec une capote, recourbée à l'instar d'une barque, flexible, élégant, agréable à rouler dedans. Ses bords sont bas afin de laisser voir les belles tenues des membres de la famille royale et pour qu’ils puissent voir à leur tour les gens venus les saluer. La poignée représente un huit couché et une couronne au milieu, symbole de la perpétuité de la monarchie, et les armoiries du royaume de Bulgarie. "


Les phaétons et les cabriolets fabriqués pour la famille royale par Mito Orozov, célèbre maître-charron bulgare, dans son atelier à Vratsa, ont également leur place au Musé des chevaux et du sport équestre à Stara Zagora. Il a produit notamment un petit traîneau royal, alors que le petit carrosse commandé par le tsar et la tsarine à l’occasion de la naissance du dauphin, Siméon II, est l’œuvre de ses fils.


Les visiteurs du musée auront l’occasion de s’adonner à des rêves sur cette époque romantique quand le bruit des sabots des chevaux battant les pavés remplissait les villes. Ils pourront également se renseigner sur la sélection de races de chevaux bulgares, sur l’élevage équin et le sport équestre en terres bulgares depuis l’Antiquité, ou admirer la photo de Moment, un coursier arabe, vendu aux Etats-Unis dans le courant des années 1960 contre un demi-million de dollars.

Edition : Diana Tsankova

Version française : Maria Stoéva

Crédit photos: uni-sz.bg, Emil Entchev (RNB Stara Zagora), Facebook/Trakia.uni.St.Zagora






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