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Le musée de Campobasso conserve des objets historiques uniques liés à la Bulgarie

L’archéologue Isabella Marchetta sur l’empreinte bulgare dans l’histoire de l’Italie médiévale

Isabella Marchetta
Photo: Vénéta Nikolova

"Les Bulgares ont un désir marqué d’autodétermination nationale et de retour dans le passé pour connaître leurs origines et compléter leur identité qui leur a été visiblement arrachée au cours des longues années de domination et d’influences d’autres peuples". C’est ainsi que débute notre entretien avec Isabella Marchetta dans un studio de Radio Bulgarie. C’est une Italienne originaire de Matera et une archéologue spécialiste du Moyen Âge. Elle connaît bien l’histoire de la Bulgarie et affirme que nous avançons sur un chemin qui est en fait une bifurcation :

D’un côté vous êtes tournés vers le monde moderne sous l’emprise des autres peuples qui ne sont pas à la recherche de leur identité, mais se donnent pour but l’inclusion et se considèrent comme citoyens du monde. D’un autre côté, vous êtes tournés vers vos racines. En tant qu’archéologue, rencontrer des gens qui veulent ardemment se connecter à leur propre histoire et renouer les liens avec leurs ancêtres me fait une forte impression, parce que c’est justement l’histoire qui est mon champ d’activité, dit Isabella Marchetta.

L’archéologue italienne était récemment en Bulgarie pour la présentation à la Nouvelle université bulgare du film documentaire « Altsek et les Bulgares en Italie médiévale » de Rossitsa Lazarova-Sbaraglia et notre collègue du service bulgare de Radio Bulgarie Ivo Ivanov. Le film explore l’empreinte bulgare dans l’histoire de l’Italie où se serait établi Altsek, considéré comme un des frères du fondateur de l’État bulgare, le khan Asparoukh. Isabella Marchetta est consultante du film en sa qualité de commissaire d’une exposition au musée d’archéologie de Campobasso contenant des artéfacts uniques liés à l’histoire de la Bulgarie.

Isabella Marchetta et Rossitsa Lazarova-Sbaraglia au Théâtre antique de Plovdiv

Il y a des années des archéologues découvrent dans une nécropole médiévale dans la localité proche de Campochiaro de mystérieuses tombes de guerriers enterrés avec leurs armes et leurs chevaux. On estime qu’ils sont d’origine proto-bulgare.


Bande-annonce du documentaire "Altsek et les Bulgares en Italie médiévale"



Il s’agit d’un grand nombre de tombeaux faisant penser que la population locale était semblable à celle de la Bulgarie du haut Moyen Âge. Le département médiéval du musée de Campobasso a même remporté un prix italien prestigieux en 2017, parce que ces découvertes jettent un éclairage sur cette période du passé de la région de Molise, une période étroitement liée à l’histoire de la Bulgarie, explique Isabella Marchetta.


D’après l’archéologue italienne la population locale a eu des contacts prolongés avec des communautés d’origine bulgare. Certaines traditions sont toujours vivantes, surtout dans les petites localités. Par exemple, on confectionne à Molise des pains très semblables à nos pains rituels, il y a également une similitude dans les costumes traditionnels anciens. Il existe aussi dans les dialectes locaux beaucoup de mots qui ressemblent à des mots bulgares. « Le film « Altsek et les Bulgares en Italie médiévale » montre comment le lien avec la Bulgarie s’est affirmé dans le temps par le biais de légendes et de contes populaires transmis de génération en génération qui font partie intégrante du patrimoine culturel local », dit Isabella Marchetta. Au VIIe siècle Altsek s’installe en Italie du Sud à l’invitation des Lombards, qui étaient à cette époque en guerre avec les Byzantins.

On dit à propos des Lombards qu’ils ont invité Altsek en Italie pour qu’il défende leurs frontières avec Byzance. Même sans téléphone et internet, les peuples du passé se connaissaient bien et entretenaient des relations. Ce n’est pas un hasard si les Lombards se sont tournés précisément vers Altsek pour demander de l’aide. Ils savaient que les Proto-Bulgares sont de très bons guerriers et qu’ils les protègeraient, d’autant plus qu’ils n’avaient pas de terres à ce moment-là. Les découvertes archéologiques modernes confirment les sources écrites sur cette période historique, conclut Isabella Marchetta au micro de Radio Bulgarie.

Au studio de Radio Bulgarie



Crédits photos : Ivo Ivanov, Vénéta Nikolova

Version française : Christo Popov




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