En 1879, après la libération de la Bulgarie de la  domination ottomane, Sofia devient la capitale de la nouvelle principauté. Des  architectes de toute l’Europe viennent alors façonner l’aspect et l’organisation  fonctionnelle de la ville, dont Antonín  Kolář, Friedrich Grünanger, Viktor Rumpelmayer, Alexandre Pomerantsev et  beaucoup d’autres ayant marqué à jamais l’histoire architecturale de Sofia.
Dans le courant des années 90 du 19e siècle la première génération d’architectes bulgares issus des grandes écoles de l’Europe occidentale retournent en Bulgarie. Parmi eux, Naoum Torbov qui a laissé à la jeune capitale une série de perles architecturales en contribuant ainsi à l’européisation de la ville. Fort heureusement, il en a qui subsistent encore. Torbov a conçu notamment l’édifice des Halles de Sofia, le salon de cinéma "Odéon", le Casino de Sofia, les hôtels "Continental", "Paris" et "Boulevard", la brasserie "Macédoine", l’hôtel de Louiza et Dimitar Stanichev (aujourd’hui siège du Grand mufti), l’Edifice des maçons (Dulguérovo zdanie), 71, boul. Hristo Botev, l’église "Saints Cyrille et Méthode", le Marché des femmes et d’autres bâtiments non moins remarquables à Sofia et dans d’autres villes.
Le futur architecte est né en 1880 à Gopech, un village non  loin de Bitola, compris aujourd’hui dans le territoire de la Macédoine du Nord.  Deux ans plus tard, la famille déménage dans la ville danubienne d’Oryahovo. L’adolescent  fréquente le lycée de Roussé, une autre ville au bord du Danube. Plus tard,  épris de l’architecture, il part en Roumanie.
"Il fait des études d’architecture à Bucarest, une ville qui était à l’époque beaucoup plus grande que Sofia, dotée d’une somptueuse architecture. Etudiant à l’Institut des Beaux-arts, il se laisse influencer par toutes les tendances de l’architecture roumaine. Pourtant, sa grande source d’inspiration devient par la suite la capitale de l’Autriche-Hongrie, Vienne. Il s’y rend souvent pour explorer l’architecture de la ville, la plus ancienne tout comme celle qui date du tournant du 19e siècle, la fameuse Sécession. Il s’est beaucoup inspiré des œuvres d’Otto Wagner", relate à la chaîne Radio Sofia de la RNB Zdravko Pétrov, créateur des circuits "Historical Routes Sofia". De retour en Bulgarie, Torbev devient le directeur du département de l’architecture auprès de la municipalité de Sofia avant de se lancer en tant qu’architecte freelance.
"Il  conçoit une quantité impressionnante de bâtiments de différents styles,  fonctions, tailles",  indique Zdravko Pétrov. "Il est particulièrement  doué pour les hôtels, c’est très typique pour lui. Aucun autre architecte en  Bulgarie n’a conçu autant de bâtiments d’hôtels."
Les années aux alentours de 1907 jusqu’aux guerres  Balkaniques constituent d’après Pétrov, la période la plus fructueuse de la vie  de Torbev :
"Ce n’est bien évidemment  pas surprenant dans la mesure où il s’agit des années les plus pétulantes de l’histoire  architecturale de Sofia. En 1907, il remporte le concours pour la construction  des Halles de Sofia. La même année, il met à point le plan de la construction  du marché couvert de Sofia qui à l’époque était un édifice d’une énorme  signification pour la ville, un symbole de la modernité qui devait se substituer  à l’ambiance orientale des marchés de la capitale envahis de mouches. Les  Halles sont construites en suivant les meilleures tendances de son temps avec  tout ce qui est nécessaire pour garantir la qualité et les conditions salubres  de la conservation des denrées."

On peut toujours admirer l’immeuble restauré des Halles situé sur le boulevard "Marie-Louise". Il y a en effet pas mal d’édifices de l’architecte qui sont associés à ce boulevard. Tout près de lui, s’élevait le cinéma "Odéon" très fréquenté à l’époque, malheureusement détruit lors des bombardements pendant la Deuxième guerre mondiale.
"Odéon" fait partie d’un ensemble architectural de trois bâtiments. Le premier, l’hôtel  "Boulevard",  était situé à la croisée du boulevard "Marie-Louise" et la rue "Tsar Siméon". Il  n’existe plus. A côté, rue "Tsar  Siméon", il  y avait le cinéma "Odéon". Le troisième édifice est le célèbre restaurant "Gambrinus". C’est en effet le seul des trois qui subsiste encore",  a indiqué sur Radio Sofia Alexandra Nédéva, arrière-petite  fille de l’architecte.
Malheureusement,  tout comme un grand nombre des édifices conçus par Torbov, ses archives, qui  était conservées dans son atelier sur le boulevard "Marie-Louise"  sont également tombées victime des bombardements sur la capitale. Plus tard,  avec l’arrivée du régime communiste, les autorités ont privé l’architecte de  ses biens immobiliers en le forçant à payer un loyer pour vivre dans un  bâtiment qu’il avait conçu lui-même. Pour subvenir aux besoins de sa famille,  Naoum Torbov travaille en tant qu’architecte contractuel dans la Direction de l’aménagement  urbain de Sofia. Il décède en 1952.
Pendant les décennies qui suivent, l’héritage de Torbov  est fort négligé, quant à son nom, il est relégué aux oubliettes avant d’être  redécouvert grâce aux efforts de ses proches et les initiatives Historical Routes Sofia et "Sofia de la Bohème".
Edition : Migléna Ivanova
Version française : Maria Stoéva
Photos : Historical Routes Sofia, stara-sofia.com, sofia-hali.bg, archives
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