La Bulgarie se joint aux commémorations de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste avec des manifestations à Sofia et à Roussé auxquelles prennent part des représentants du ministère des Affaires étrangères, de l’administration publique, des universitaires, des citoyens, des organisations juives. Depuis 2005, l’ONU rend hommage à la mémoire des victimes de l’Holocauste chaque 27 janvier, date anniversaire de la libération, en 1945, du camp d’Auschwitz-Birkenau, où plus d’un million de personnes ont trouvé la mort, notamment dans des chambres à gaz. Afin de ne se jamais reproduire, les leçons de ce génocide ayant conduit à la mort de plus de 6 millions de personnes ne doivent être condamnées à l’oubli.

Pendant la Seconde guerre mondiale, la Bulgarie, grâce aux efforts de toute la société, y compris des représentants de l’Etat, a réussi à sauver les Juifs de son territoire d’avant la guerre et la Dobroudja du Sud. Pour cette raison, le pays a sa propre date pour rendre hommage à la mémoire des 11 343 Hébreux de la Thrace occidentale et la Macédoine du Vardar, à l’époque sous la juridiction de l’Allemagne nazie, qui ont été déportés, et célébrer le sauvetage de 48 000 Juifs bulgares.  

Le 10 mars est la Journée bulgare à la mémoire des victimes de l’Holocauste et des crimes contre l’humanité. A cette date, en 1943, après une manifestation de citoyens à Kustendil, un groupe de députés dirigé par Dimitar Péchev, président de l’Assemblée nationale, soumet au parlement une lettre de remontrances signée par 43 députés qui s’opposent à la demande du Troisième Reich de déportation des Juifs bulgares vers des camps de concentration.

Dans une déclaration sur le Sauvetage des Juifs bulgares datant de 2013, le 41^e parlement bulgare indique : "Nous considérons le sauvetage des Juifs bulgares en 1943 comme un événement remarquable témoignant de l’humanité et la tolérance du peuple bulgare et de sa volonté de justice…

En dépit de la politique pro-nazie du gouvernement de Bogdan Filov et le génocide en Europe, la Bulgarie donne son noble exemple en s’opposant aux tentatives de destruction des Juifs. Grâce aux efforts des députés de la 25^e législature de l’Assemblée nationale, la position catégorique de l’Eglise orthodoxe bulgare, l’activité des intellectuels et des personnalités publiques, des diplomates bulgares, des organisations professionnelles, des représentants de l’opposition officielle et antihitlérienne, de citoyens ordinaires, de la communauté juive qui avait accepté la Bulgarie pour sa patrie, le chef de l’Etat le tsar Boris III prend en considération la pression sociale et renonce à la déportation de plus de 48 mille Juifs, des citoyens bulgares, vers les camps de la mort…

Des diplomates bulgares délivrent des visas pour Palestine à des Hébreux de pays européens qui ne sont pas de nationalité bulgare, et de cette manière secourent quelques milliers de personnes de plus…

Nous sommes profondément affligés pour toutes les victimes de l’Holocauste, pour tous les Juifs des territoires occupés par Hitler qui ont été déportés et nous exprimons notre profond hommage à leur mémoire. Nous appelons à ne pas se servir de leur destin tragique à des fins spéculatives".

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Photos :  bulgarianhistory.org, BTA, EPA/BGNES, Administration régionale de Roussé, kingsimeon.bg