Peintre d’icônes et maître, ce sont les mots qui caractérisent infailliblement les peintres ayant fait leurs premiers pas dans l’art après la Libération de la Bulgarie de la domination ottomane (1878). C’est également le cas de Milyo Baltov dont les images sacrées ornant les autels des églises et les portraits spirituels exposés dans les galeries d’art témoignent d’un artiste bulgare qui a partagé sa ferveur artistique entre l’art ecclésiastique et la peinture profane.
Successeur d’une illustre lignée de Straltcha, celle des Baltov, l’artiste né en 1871 fait preuve de son penchant pour les arts dès sa plus tendre enfance. Cependant, il a dû attendre sa 25e année pour faire ses études supérieures. C’est en ce moment que grâce aux efforts d’artistes et d’intellectuels ouvre ses portes l’Ecole d’Etat de dessin (prédécesseuse de l’Académie nationale des beaux-arts). C’est ainsi que le destin le fait rencontrer Jaroslav Vesin.
Contrairement à beaucoup de jeunes Bulgares qui après la Libération partent parfaire leur talent artistique dans les académies européennes, Milyo Baltov trouve son Europe en Bulgarie :
"Jarislav Visin venait justement d’arriver en Bulagrie, ", relate Nicoletta Petkova, directrice du Musée d’histoire à Streltcha. "Il apporte l’esprit de la modernité, les nouvelles idées de l’Europe et Milyo Baltov a la chance de devenir l’élève de ce peintre tchèque. L’apprenti s’imprègne des idées de son maître."
Milyo Balto n’échappe pas à la mobilisation et le détachement au front. Comme beaucoup de ses confrères, il prend part à la Guerre balkanique en révélant dans le même temps son talent de peintre paysagiste.
Un fait moins connu est que Milyo Baltov combat également lors de la Première guerre mondiale. Il séjourne à Leskovac, où il crée une école. Il y est nommé gouverneur régional. "Même en temps de guerre, le peintre trouve un moyen d’enseigner aux enfants et s’occuper de son métier préféré", indique la directrice du musée.
Milyo Baltov accomplit également son devoir citoyen en devenant maire de Streltatcha, sa ville natale, en 1923. Dans les années d’après la libération, son parcours est loin d’être une exception.
"Cette ferveur propre au relèvement nationalne s’éteint pas après la Libération, même au contraire", explique Nikoléta Petkova. "La majorité des gens font tout leur possible pour aider leur lieu natal. Milyo Baltov participe à la vie culturelle de Streltcha. Il fabrique même les décors de spectacles de théâtre, malheureusement perdus aujourd’hui. En plus d’être maire et secrétaire municipal, il a été nommé marguillier de l’église."
Le peintre de Streltcha a peint les fresques et les icônes dans nombre d’églises, y compris la Cène dans l’église de l’Ascension à Kadiévo, village de la région de Plovdiv, et la Vierge à l’enfant dans l’église de l’Assomption à Pazrdjik considérée comme une icône miraculeuse qui aurait aidé de nombreuses familles à avoir un enfant. Dans sa ville natale Milyo Baltov a peint l’image la plus vivante d’un ange jamais représentée en Bulgarie.
"Il n’y avait que ceux qui avait fait des études de 3 ans à l’Ecole d’Etat de dessin et étaient ensuite diplômés de l’école de peinture d’icônes qui avait le droit de peindre dans une église", rappelle Nikoléta Petkova. "C’est le cas de Milyo Baltov qui a reçu sa première commande pour notre église "Archange Michel". Une de ses meilleures œuvres est l’icône de l’archange Michel sur l’iconostase : une image vigoureuse de l’archange surpris dans un mouvement, muni d’un sabre en flammes, un bouclier et de magnifiques sandales éclatantes."
Si les saints dans l’œuvre de Milyo Baltov sont dotés de visages humains idéalisés, les portraits de ses proches manifestent les traits d’un espace spirituel, éthéré, proche du divin. Ainsi des portraits de ses quatre enfants émanent une aura angélique, le plus parlant étant celui de sa fille Névéna : son visage pensif, le regard perdu, détournés du spectateur, rappelle un messager d’un monde supérieur.
Milyo Baltov s’éteint en 1951 à Plovdiv où il s’était établi finir ses jours tout en poursuivant ses activités d’artiste et de professeur.
"Il peint pendant cette période fascinante quand le jeune Etat bulgare commence à former ses artistes", indique Nikoléta Petkova. "Ils participent à des expositions et l’art se raffine pour atteindre un niveau très élevé. Milyo Baltov fait partie de ce processus. C’est bien quand on a l’occasion d’évoquer ces gens dont on se souvent dans leurs lieux natals mais qui malheureusement n’ont pas réussi à avoir la place qui leur revient de droit dans l’histoire de l’art bulgare du début du XXe siècle."
Version française : Maria Stoeva
Photos : Musée d’Histoire de Streltcha
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