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1er mai : Du ministre au SDF, que représente le travail pour les Bulgares ?

Photo: Reuters

La Fête du Travail tire son origine des protestations d’ouvriers à Chicago en 1886 pour plus de droits, notamment la journée de travail de 8 heures. En Bulgarie le 1er mai est une fête officielle et un jour férié. Mais cette date garde-t-elle son importance symbolique pour les Bulgares et en comprenons-nous toujours le sens ?

"Les valeurs ont fortement dévalué si on les considère à partir de l’idée traditionnelle de l’homme docile et travailleur qui gagne son pain à la sueur de son front du matin au soir. C’en est fini de tout cela. A présent les jeunes préfèrent être libres et sans attaches", constate l’anthropologue social Haralan Alexandrov :

Haralan Alexandrov

L’idée du travail comme une des formes suprêmes d’expression de soi, comme c’était le cas par le passé, a certainement dévalué. Elle a changé dans la plupart des sociétés contemporaines et le travail n’est plus ce modèle primordial de base par lequel l’homme existe dans le monde. Les nouvelles générations considèrent leur participation sociale par un registre comportemental différent. Des choses comme l’expression artistique, le succès professionnel, le développement personnel, les divertissements ont à leurs yeux plus d’importance que le travail. Ce dernier n’est pas négligé, il est toujours formellement considéré comme une valeur. Mais pour les gens le succès est maintenant le prestige qu’ils ont et pas la contribution qu’ils apportent.

La pénurie actuelle de personnes qualifiées sur le marché du travail améliore les chances des travailleurs de négocier de meilleures conditions, dit l’expert en précisant :


La question est cependant de savoir s’ils peuvent s’organiser. Les syndicats sont traditionnellement forts surtout dans l’administration publique. Mais il ne fait aucun doute que les conditions de travail se sont considérablement améliorées. Toutefois, les développements technologiques avancent bien plus vite et avec l’introduction de l’intelligence artificielle beaucoup de gens perdront leur emploi.


Et alors que les seniors cherchent à continuer de travailler même après l’âge de la retraite pour joindre les deux bouts, les jeunes Bulgares veulent un succès financier immédiat. Telles sont les impressions de l’ancien ministre du Développement régional par intérim Ivan Chichkov qui rappelle que le travail honnête est un pilier de toute société. "Avant de travailler honnêtement, on doit avoir un bon niveau d’éducation. Nous devons inculquer à nos enfants que pour réussir dans la vie, il faut étudier et travailler".

Ivan Chichkov

Quand on est jeune, il est essentiel de travailler de sorte à développer ses qualités et ne penser qu’ensuite combien on va gagner. Cela vaut aussi pour l’administration publique : les jeunes gens qui veulent y travailler et aider l’État doivent savoir que les rémunérations dans l’administration ne sont pas si intéressantes, mais qu’on y acquiert des connaissances et des qualités qui permettent d’être un jour vraiment utile à la société et à soi-même.

L’opinion que les politiques ne travaillent pas est partagée par ceux que la vie a rejetés tout en bas de l’échelle sociale : les SDF chômeurs.


Comment apprécier la Fête du Travail alors qu’on n’arrive pas à en trouver, du travail ? Et on est sans domicile. Qu’est-ce qu’on peut faire ? C’est la faute de l’État. A l’époque tout le monde avait du travail. Maintenant les gens vous regardent d’un sale œil et vous chassent, se plaint Nikolay, SDF à Sofia.

D’autres sont plus conciliants avec les conditions offertes par le système.

Chaque jour est une fête du travail quand on travaille assidûment, quand on donne tout de soi. A la fin de la journée on ne doit pas avoir honte du travail accompli, pense Emil, travailleur dans un magasin de fruits et légumes, un emploi qui exige d’être debout avant le lever du jour et implique de gros efforts physiques.


Les adolescents aussi veulent travailler et être indépendants, nous apprend le lycéen Pressian :

Le travail, c’est de bosser dur pour quelque chose et être payé. Oui, je suis prêt à travailler dur, j’ai opté pour le software et le hardware. L’avenir est là, c’est le domaine le plus prometteur.



Photos: Reuters, BGNES, apnews.com, archives, RNB

Version française : Christo Popov




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