Les Bulgares disposent d’un patrimoine brut de plus de 500 milliards d’euros, indique une étude du Club d’experts en économie et politique récemment publiée. Cela correspond à presque cinq fois le PIB du pays.

Mais avant d’émettre des doutes sur le montant de cette richesse, précisons que 70% de ces actifs sont formés par les biens immobiliers que possèdent la grande majorité des Bulgares et dont les prix s’envolent depuis quelques années. C’est donc une richesse passive qui ne génère pas de revenus directs dans la plupart des cas.

A mon avis les Bulgares se considèrent comme très riches, parce que si on voit la grande fréquentation de restaurants, de bars, de discothèques, les voitures sur les routes, ce sont des symboles de statut et de richesse. Donc le Bulgare mène un bon train de vie. Mais la question est de savoir s’il est fortuné, s’il possède des actifs productifs qui travaillent pour lui ou elle-même dans son sommeil. Et la réponse est "non", pense un des auteurs de l’étude Max Baklaian, directeur exécutif d’une compagnie de commerce de devises et de métaux précieux.

A peine 1,1% des Bulgares investissent dans des actions en bourse et 84% préfèrent garder leur argent sur des comptes bancaires malgré les taux d’intérêt bas et l’inflation qui rogne leurs économies. Par ailleurs seulement 22% économisent. Sur les 150 milliards d’euros d’actifs financiers près de la moitié, 74 milliards, sont sous forme de sociétés privées ce qui est une bonne nouvelle, parce que cela contribue à développer l’économie, dit Baklaian.
Les Bulgares se considèrent-ils comme des gens riches ?

Je me débrouille, j’ai assez d’argent pour manger et boire, j’ai où vivre, j’ai un avenir, j’ai de quoi payer les factures. Certains deviennent riches, d’autres restent pauvres. Et les pauvres veulent devenir riches eux aussi, dit Pétar, qui possède une petite entreprise d’imprimerie.
Yordanka est une ingénieure à la retraite âgée de 88 ans :
Je pense être dans la moyenne. Pas riche, mais l’argent suffit plus ou moins. Cela serait bien d’en avoir plus, mais les choses vont mieux qu’avant.
Pour l’instant les accumulations quantitatives n’amènent pas de changements qualitatifs, résume l’anthropologue social Haralan Alexandrov
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Le changement quantitatif est évident : les Bulgares se sont enrichis. Il est plus difficile de dire s’il y a un changement qualitatif, mais disons que le quantitatif ne se transforme pas en qualitatif, parce que, comme on le voit dans cette étude une grande partie de cette richesse est sous forme de biens immobiliers, ce qui peut être considéré comme actif, mais aussi comme passif, parce que les bénéfices sont moindres. C’est un modèle très traditionnel. Nous l’avons remarqué à l’inverse dans les années 90, quand les Bulgares sont devenus plus pauvres. On sacrifiait d’abord les objets de luxe, puis les voyages. Les deux dernières choses auxquelles les Bulgares renonçaient étaient l’investissement dans l’éducation des enfants et la propriété. « Ma maison est ma forteresse » est vraiment le credo de ce peuple et cela ne risque pas de changer de sitôt, c’est un sentiment très profond lié à l’identité traumatique de la communauté bulgare. On a l’impression que le monde est un endroit dramatique et menaçant et on veut avoir quelque chose à quoi s’accrocher.
En même temps, cette fixation sur les biens immobiliers rend le Bulgare une personne libre qui ne peut pas être manipulée par des facteurs économiques, note Alexandrov.
Ivan Guergov
Version française et publication : Christo Popov
Photos : Pexels, ekipbg.com, archives personnelles, BGNES, RNB
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