Si l'occasion se présente, ne manquez pas de visiter "Gradichté" (litt. "Terrain parsemé de ruines"), un lieu mystique situé dans les Rhodopes occidentales, sur la route de Gotsé Deltchev en direction de Satovtcha et Dospat.
À moins de deux kilomètres après le village de Dolno Dryanovo, sur votre droite, un chemin vous conduira tout droit à ce parc historique. Son entrée se trouve juste au bord de la route, avec des structures d’escalade et une tyrolienne pour les enfants.
Le sentier du parc forme une boucle fermée dominant la rivière Bistritsa. Au départ, il longe des rochers dénudés sur la ligne de crête, puis descend plus abruptement vers la fraîcheur de la rivière, avant de remonter en pente douce jusqu’au point de départ. La balade se fait tranquillement en environ deux heures.
Hassan Hadjiyski, professeur d’histoire habitant les lieux, raconte que, enfants, lui et ses camarades jouaient entre les rochers, et pourtant il a fallu attendre l’an 2000 pour que Todor Boyadjiev, professeur de mathématiques et de physique, de passage dans la région, s’aperçoive des formes anthropogènes et zoomorphes des roches en faisant remarquer qu’il s’agit d’un sanctuaire rupestre et d’une activité mégalithique de peuples préhistoriques. Avec l’aide du professeur Boyadjiev, les premières fouilles archéologiques ont été lancées en 2008, sous la direction de d’Anélia Bojkovа.
"La strate la plus ancienne qui a été découverte était celle du Chalcolithique (Âge du cuivre), datée entre 5000 et 4000 ans avant J.-C. Cependant, le site est considéré comme un habitat préhistorique et un sanctuaire thrace", explique l’enseignant. "D’autres fouilles ont eu lieu par la suite, en 2011, toujours sous la direction d’Anélia Bojkova. On a mis au jour une habitation et un sanctuaire thrace datant du VIIe siècle av. J.-C. (Âge de fer tardif). Dans le sanctuaire, on a trouvé une "eschare", c’est-à-dire un autel en argile très fine. Selon elle, il s’agit d’argile importée de Grèce, car trop fine, comparé à l’argile locale. Cela a donné la base pour le développement du site."
À l’époque thrace, trois temples s’élevaient déjà sur la partie la plus haute de la crête. Celui de côté est qui était le plus grand, servait également d’observatoire, comme en témoigne la carte stellaire gravée sur la roche. On y trouve également des traçages indiquant les équinoxes et les solstices. Le site n’a d’ailleurs pas encore été entièrement étudié par les archéologues.
Il est probable que le temple ait été administré par les Besses, mais un autre peuple thrace, les Satres, vivait aussi à proximité. La région était traversée par une importante voie reliant la mer Égée à la Thrace.
"On suppose que c’est par ici que passait la route commerciale reliant Thasos à Pistiros, la colonie des marchands thasiens près du village de Vetren (dans la région de Pazardjik) – passait par ici. Ce n’est pas un hasard si trois ponts subsistent sur la rivière elle-même : la route serpentait en les franchissant et menait directement à Vetren. J’ai étudié cette partie qui se trouve dans notre région. Des portions pavées de la route, ainsi que d’autres structures en bordure, sont encore conservées", explique l’historien.
· Le parc historique Gradichtéto dans les Rhodopes garde des secrets millénaires
Les habitants des deux religions répandues dans la région – chrétiens et musulmans – ont longtemps utilisé ce que l’on appelle les "faufiloirs" pour soigner diverses maladies. Beaucoup de ces "faufiloirs" sont des mégalithes typiques qui, dans leur état originel, avaient une signification cultuelle et rituelle.
"Ils sont nombreux, les "faufiloirs", et des visiteurs du site affirment que chacun d’eux a sa propre fonction. Lorsque nous étions enfants, il y avait des femmes du coin qui nous y conduisaient et nous faisaient passer à travers eux. Chaque ouverture avait une fonction précise correspondant à une maladie", se souvient Hassan Hadjiyski. "Dans la plus grande des failles, la partie principale est précédée par un long tunnel, c’est une construction unique, en pente, sans aucun déplacement des blocs rocheux. On voit comment ils ont été posés sur la roche de la fondation, comment d’autres ont été calés entre deux rochers latéraux pour former une arche. Sur le site, j’en reconnais au moins 20 de ce type. Il y a beaucoup de figures, notamment d’animaux, surtout de dragons (formes reptiliennes), mais aussi d’amphibiens, des grenouilles, des requins, des baleines et des créatures marines. D’après certaines hypothèses, à cette époque la mer Méditerranée arrivait plus près du site et elle était donc connue de ceux qui l’ont construit ".
Les interprétations des colosses de pierre de Gradichté sont nombreuses. Les chercheurs doivent encore étudier ce site sacré. Pourtant sa beauté naturelle est indiscutable, appréciée déjà par nos ancêtres il y a au moins 7000 ans.
Version française : Maria Stoeva
Photos : Ivo Ivanov
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