Même ceux des Bulgares qui sont totalement étrangers à la musique classique, ont entendu au moins une fois le début de la célèbre "Ratchenitsa" de la suite emblématique "Danses thraces" de Petko Staynov.
"Danses thraces" est la première partition créée par le grand compositeur bulgare Petko Staynov, après ses études au Conservatoire de Dresde et son retour dans sa ville natale Kazanlak en 1924. Portant initialement le titre "Danses bulgares", cette œuvre était composée de trois parties : "Païdouchko", "Khoro" et "Ratchenitsa". En 1926, la suite est révisée et élargie d’une quatrième partie : "Danse des dompteurs d’ours". La suite suscite l’enthousiasme dès sa première exécution à Sofia en janvier 1927 par l’Orchestre philharmonique national sous la baguette de Todor Hadjiev.
Les œuvres remarquables de Staynov, "Légende", "Conte", "Balkan", "Thrace", "Scherzo symphonique" – définissent des caractéristiques essentielles du symphonisme bulgare des années 1920 aux années 1940. Néanmoins les "Danses thraces" occupent une place particulière, non seulement dans le parcours personnel de l’auteur, mais aussi dans la pratique créatrice et interprétative bulgare prise dans son ensemble. Après la triomphale première à Sofia, le doyen des compositeurs bulgares, Dobri Hristov, salue Staynov en lui adressant ces mots :
"Tu as réalisé un idéal que nous n’avons jamais pu atteindre. Tu comprendras ce que tu as écrit plus tard. La musique nationale bulgare commence son existence à partir de maintenant. "
Ayant adopté comme mission la création d’un style musical national bulgare, Petko Staynov entre également dans l’histoire de la culture bulgare grâce à ses ballades chorales, qui façonnent ce nouveau genre dans la musique bulgare. Les dizaines de chants choraux a cappella qu’il a composés et arrangés comptent parmi les œuvres les plus prisées et le plus souvent interprétées en Bulgarie. Sa contribution en tant que chercheur et personnalité publique est tout aussi impressionnante. En 1948, il fonde l’Institut de musique auprès de l’Académie bulgare des sciences, qu’il dirige jusqu’à la fin de sa vie. Plus de 100 000 chants traditionnels sont collectés et notés sous sa direction.
Il réussit à surmonter avec une aisance apparente un grave handicap physique : – la cécité, un accomplissement dont n’est capable qu’une personnalité d’une intelligence exceptionnelle et d’un talent hors du commun. C’est un véritable bâtisseur de la culture musicale bulgare moderne, doté d’une intuition et d’une clairvoyance remarquables.
Tout ce que Petko Staynov a créé au milieu du XXᵉ siècle dans le domaine symphonique, lyrique, choral et musicologique demeure encore aujourd’hui à la base de la vie musicale en Bulgarie.
Nous vous proposons de découvrir sa célèbre "Ratchenitsa" dans l’interprétation souvent considérée comme la plus belle, la plus sincère et la plus authentique jamais réalisée de son œuvre, celle de l’Orchestre symphonique de la Radio nationale bulgare sous la direction du légendaire Vassil Stéfanov.
Version française : Maria Stoeva
Photos : petkostaynovmusic.com, facebook.com/staynovfoundation
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